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Les documents indispensables à la préservation des droits des Seine-et-Marnais et à la mémoire du département, du Moyen Âge à nos jours.
Chers professeurs,
Les fonds des Archives départementales sont riches de documents illustrant les bouleversements de l’économie et de la société aux XIXe et XXe siècles. Les archives publiques relaient les changements dans les communes et sont l’écho d’une préoccupation des autorités envers la classe ouvrière. Les archives des entreprises et des familles permettent parfois de compléter cette vision, sur des aspects plus précis, techniques ou personnels.
Le présent dossier s’ajoute à d’autres publications des Archives pour proposer un panorama des sujets liés à l’histoire sociale et économique du département. Si cette sélection est pensée pour les enseignants souhaitant un outil "clé en main", les Archives en ligne y sont également mobilisées, afin de donner des pistes pour construire des séances en classe.
Les grands axes vus en 1ère professionnelle y sont abordés par des exemples et évènements locaux, également utiles pour les classes de 4ème et de 1ère générale ou technologique.
Chaque document est accompagné d’une courte présentation. Les documents sont téléchargeables au format PDF ou image. Les documents sont librement utilisables en classe. Toute reproduction à des fins pédagogiques et non lucratives est autorisée à la condition de mentionner la source "Archives départementales de Seine-et-Marne" et la cote.
Bonne découverte
L'équipe de la médiation
Dossier réalisé en février 2025
Rambaud Isabelle (dir.), La Seine-et-Marne industrielle : innovations, talents, archives inédites, éditions Lieux Dits, 2010, 336 p.
Rambaud Isabelle (dir.), La Seine-et-Marne à l’ère industrielle : un paysage nouveau, Mémoire et documents, Département de Seine-et-Marne, 2011, 92 p.
Cohen Yves et Rémi Baudouï (éd.), Les chantiers de la paix sociale, ENS Éditions, 1995, 335 p. Disponible en ligne (DOI)
Dugé de Bernonville Léo, Conditions de la vie ouvrière ou rurale en France en 1913-1914, Bibliothèque numérique patrimoniale de l’université Grenoble Alpes, 1919, 98 p. Disponible en ligne
Fiorentino Karen, « Protéger l’enfant ouvrier : la loi du 19 mai 1874, une « législation intermédiaire » ? », Revue historique, n° 682/2, 2017, p. 327-358. Disponible en ligne (DOI)
Thème 1 du programme d’histoire de première professionnelle. Le monde du travail connaît de profondes transformations dans un contexte d’industrialisation, d’urbanisation, de développement de l’instruction publique et de formation professionnelle.
Capacités :
Contextualiser une/des œuvre(s) mettant en scène des femmes ou des hommes au travail pour conduire une analyse historique.
Raconter individuellement ou collectivement le quotidien d’une femme ou d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe siècle à partir de recherches dans la région du lycée des élèves.
Et dans une moindre mesure, ces documents peuvent aussi intéresser les professeurs enseignants les thèmes suivants :
En 1825, la famille Menier acquiert le moulin de Noisiel. La chocolaterie se développe progressivement au long du XIXe siècle, d’une vingtaine d’ouvriers en 1841 à plus de deux milliers en 1914. Elle produit alors 60 tonnes de chocolat quotidiennement. Elle est l'entreprise la plus importante du département de Seine-et-Marne jusqu'en 1919, où elle est détrônée par l'usine de matériel électrique Schneider (Champagne-sur-Seine).
Emile-Justin Menier mène une politique paternaliste. En 1874, alors qu'il est également maire de Noisiel, il amorce la construction de la cité ouvrière (achevée en 1898). Etalée sur 20 hectares, elle se compose de 138 maisons (deux logements de 64m² par maison), d’un vaste domaine agricole ainsi que de commerces et d’équipements collectifs (école, bibliothèque, maison de retraite...).
Pour plus d'informations sur l'histoire de la chocolaterie et de la famille Menier :
Cette brochure publicitaire de 44 pages et 3 planches en couleurs est éditée par la société Menier.
La chocolaterie participe à chaque Exposition universelle, vitrine des progrès de l'époque. Elles sont l'occasion d'importants coups de communication via des productions gigantesques, comme la reconstitution grandeur nature de la proue du navire "Le Triomphant" (vaisseau-amiral qui transporte, en 1679, la première cargaison de cacao des Antilles françaises), relayée dans la brochure.
Cette dernière valorise également la cité ouvrière de Noisiel, un modèle en Europe, fièrement présentée lors des Expositions.
Cette brochure de 16 pages, produite par l'entreprise Menier, donne un aperçu des ateliers de fabrication du chocolat. Elle permet d'appréhender le fonctionnement de l'usine, à travers un système de rationalisation de l'espace et de division du travail.
L'ensemble des cartes postales numérisées est disponible dans la rubrique "Archives en ligne - Cartes postales", via une recherche par communes. Pour la commune de Noisiel, plus de cinquante cartes postales sont numérisées.
Les documents suivants permettent une étude comparative du territoire à cent ans d'intervalle :
Noisiel, dans la première moitié du XIXe siècle, est une commune essentiellement agricole. Le bâti est concentré sur les bords de Marne, le reste du territoire communal est composé de terres labourables et de quelques prés. Cette répartition se reflète dans le premier recensement de population, en 1836, via la majorité écrasante de métiers agricoles (cultivateurs, journaliers, manouvriers, jardiniers,...). Sur 66 habitants dont le métier est mentionné, 10 travaillent pour Menier.
Noisiel est un exemple particulièrement marquant des transformations créées par l'industrie. Cent ans plus tard, la population a décuplé (de 119 habitants en 1836 à 1131 en 1936). Le village originel est presque entièrement absorbé par l'usine, implantée sur les bords de Marne, par nécessité d'utilisation de l'eau.
Sur le plan cadastral, on peut voir l'implantation du chemin de fer privé, reliant l'usine à la ligne de l'Est (Paris-Belfort).
En 1913, une commission nationale est chargée d’étudier la physiologie du travail et les conditions de vie de familles ouvrières et paysannes. Elle lance une enquête à l’échelle nationale, afin d’adapter la politique sociale et économique.
Sont proposés ci-dessous trois exemples issus de cette enquête. Deux proviennent de familles de Noisiel, un dernier concerne le village de Coutençon et une famille y résidant. Chaque questionnaire est mis en parallèle du recensement de population de 1911.
Suite à la suppression du délit de coalition en 1864, se créée la première chambre syndicale de Seine-et-Marne : celle des ouvriers boulangers à Melun (1878). Les syndicats seine-et-marnais se développent particulièrement entre 1899 (7 syndicats pour 1012 adhérents) et 1920 (109 syndicats pour 12 000 adhérents).
Les archives préfectorales recensent l'action des syndicats, notamment des grèves. Sont proposés ci-dessous trois exemples de grèves, concernant trois corps de métiers différents sur des lieux variés du département.
En 1909, plusieurs secteurs sont touchés par d’importantes grèves. Un exemple notable en Seine-et-Marne est la grève des ouvriers meuliers à la Ferté-sous-Jouarre, d'une durée, exceptionnelle, de deux mois. Toutefois, les grèves sont généralement de courte durée, du fait de la précarité des ouvriers.
Le cas du déroulé de la grève des ouvriers maçons de Melun peut être retracé à travers les différents rapports envoyés par le commissaire. Il est fait mention de trois syndicats installés à Melun : le syndicat des ouvriers boulangers (1878), celui des ouvriers en bâtiment (1891) et la C.G.T. (installée à Melun depuis 1907). Si les documents illustrent le droit de grève, ils insistent sur l'entrave à la liberté du travail, toujours illégale.
Il s'agit de la première grève d’ampleur au sein de l’usine de Noisiel. Elle fait suite à un premier mouvement le 29 avril 1926, causé par le refus du patron d'examiner un cahier de revendications. En mai, le mouvement est d'ampleur (400 grévistes pour 1877 ouvriers) : des gendarmes sont dépêchés sur place pour surveiller les grévistes. Une centaine d'ouvriers est licenciée. À la reprise du travail, une partie des revendications est accordée.
Cette sélection illustre les grèves du printemps 1936 en Seine-et-Marne :
Sous la Monarchie de Juillet, l'Etat commence à légiférer sur l'éducation des enfants (loi Guizot de 1833). En parallèle, les besoins de l'industrie naissante nourrissent le débat sur le travail des enfants. Les documents ci-dessous illustrent les étapes de sa réglementation, de la Monarchie de Juillet à la IIIe République.
En 1874, la loi Joubert modifie l'âge d’embauche des enfants dans les fabriques (12 ans minimum, mais avec des exceptions à 10 ans), et limite le nombre d’heures quotidiennes (12h maximum - abaissé à 6h si l'enfant n'a pas de certificat d'instruction primaire). Le contrôle des entreprises est accru (établissement de statistiques d'inspections), montrant une préoccupation contre une "véritable exploitation de l'enfance, qui doit disparaître". Mais de nombreuses entreprises échappent à la réglementation.
Témoignages des lois Ferry, voici deux extraits d'archives familiales :
Action éducative
Action éducative