Projets des classes engagées

Les projets menés par des élèves de Seine-et-Marne en collaboration avec les Archives départementales.

Lectures d'archives de La Grande Guerre - Collège Brossolette de Melun (2024-2025)

Durant l'année scolaire 2024-2025, un groupe de 7 élèves de Troisième du Collège Pierre Brossolette de Melun se sont portés volontaires pour participer à ce projet "classes engagées" proposé par leur professeur d'histoire-géographie, Thomas Desbordes, et Justine Queuniet, médiatrice culturelle.

L'objectif : sélectionner et étudier des documents d'archives sur la Grande Guerre en Seine-et-Marne issus des Archives départementales, puis d'en enregistrer une lecture. L'occasion pour ce groupe de jeunes de découvrir l'histoire au-delà du programme scolaire, de s'exercer à la prise de parole avant les épreuves orales du brevet et de faire reconnaître des compétences.

À l'issue d'une visite des Archives et de 6 séances d'1h30 - réalisées en supplément de leurs heures de cours, les "lecteurs" ont enregistré leurs voix dans l'auditorium des Archives départementales. Olivier Taché, ingénieur du son, agent du Département de Seine-et-Marne - et lui même ancien élève du collège Brossolette de Melun, s'est également mis à la disposition de cette "classe engagée" pour réaliser la captation audio et le montage.

Ces enregistrements sont à découvrir ci-dessous avec des notices rédigés par certains élèves. Une première expérience de valorisation pour ces volontaires !

 

Les "lecteurs" présentent

Ce document est un extrait des délibérations du conseil municipal extraordinaire de la commune du Mesnil-Amelot, daté du 3 août 1914. Il a été rédigé sous la présidence du maire, Monsieur A. Buffault. Ce document officiel a pour sujet les mesures d’assistance mises en place pour soutenir les familles des hommes mobilisés au début de la Première Guerre mondiale.

Le 3 août 1914, la France entre officiellement en guerre contre l'Allemagne. La mobilisation générale est décrétée dès le 1er août, forçant des millions d’hommes à quitter leur foyer pour le front. Cette situation laisse de nombreuses familles dans la précarité, sans ressources ni soutien.

Pour pallier ces difficultés, l’État français, mais aussi les collectivités locales, mettent en place des aides d’urgence. À cette époque, environ 8 millions d’hommes seront mobilisés au cours de la guerre, laissant femmes et enfants dans des situations économiques et sociales souvent critiques.

Le travail des femmes devient alors essentiel, non seulement dans les champs mais aussi dans les usines et les services. Des systèmes de garde pour enfants sont donc mis en place pour permettre aux mères de famille de travailler. Le glanage (récolte des restes après moisson) est parfois réglementé pour en réserver l’accès aux plus démunis ou aux personnes non valides.

Dans ce procès-verbal du conseil municipal du 3 août 1914, des mesures concrètes sont décidées afin d'aider les familles des soldats mobilisés. Le conseil organise :

  • Un service de garde d’enfants jusqu’à 7 ans à l’école des garçons, de 6h à 20h.
  • Le recrutement de gardiennes (femmes inaptes au travail des champs) rémunérées à 0,25 franc de l’heure.
  • La distribution de 2 kg de pain par semaine pour chaque enfant de moins de 7 ans dans les familles nécessiteuses.
  • L'interdiction du glanage aux personnes autres que les femmes invalides et les enfants.

Ces aides sont financées par une réaffectation des crédits prévus dans le budget communal de 1914, initialement destinés à l’entretien des bâtiments et des services d’eau.


Notice rédigée par Youssouf à partir du document et des sources : site de l’ONACVG (Office national des anciens combattants et victimes de guerre), site Vie publique  (Mobilisation générale 1914), FranceArchives (Sources sur l’administration communale en temps de guerre), Insee (chiffres sur la mobilisation).

Le 14 novembre 1915 a été crée le journal du front Le Mouchoir. Il est rédigé par plusieurs combattants, dont Georges Ledain, Alfred Boucheron (1875-1916), Albert Bray (1884- 1959) et Joseph Lesage (1884-1918), tous affectés à la 73ème Division d’Infanterie. C’est un journal qui se passe au front.

Dans ce texte, les chefs des soldats français sont mis en avant. Les soldats français sont priés de se taire au lieu de critiquer leurs chefs. Les soldats sont obligés d’obéir à leurs chefs sans poser de question. Les auteurs du journal demandent de se fier à leur chef par amour et parce que c’est leur devoir.

A la première ligne, ils disent que la France n’a rien à craindre du regard que leur portera l’histoire : « La France n’a rien à craindre, ni aujourd’hui, ni demain, du verdict des hommes. La France ne se bat pas pour un espoir égoïste de revanche, mais si elle verse son sang, c’est pour la liberté et la paix du monde ».

Ce document montre que les soldats n’avaient pas une vie facile au front car beaucoup de soldats ont dû verser leur sang. Les soldats ne devaient pas critiquer leurs chefs, même si ils en avaient envie.


Notice rédigée par Faith à partir du document et des sources : Site des Archives Départementales de Seine-et-Marne, Wikipedia

Ce document est une lettre, réalisée par le bureau de recrutement de Melun le 26 février 1916 sur le signalement de la désertion de Gaston Baumayer.

Pendant la Première Guerre mondiale, il y avait des insoumissions, des soldats qui ne rejoignaient pas leur corps. La peur de mourir les poussait à déserter. Il y a eu de moins en moins de désertions à partir d’automne 1918 lorsque la victoire de l’Entente devenait probable. Les déserteurs avaient de nombreuses sanctions comme la réclusion criminelle ou même la mort.

Les soldats étaient révoltés contre les conditions épouvantables dans lesquelles la hiérarchie militaire, obsédée par la discipline, les maintenait.

Dans cette lettre, le soldat Gaston Baumayer a déserté lors d’une permission. Une permission est un octroi de jours de repos. Les soldats français avaient entre 15 et 120 jours de congés sur 24 à 36 mois de service militaire. L’instauration des permissions a fait beaucoup de bien au moral des troupes françaises. Mais les conditions de vie restaient difficiles au front, ce qui explique probablement de soldats, comme Gaston Baumeyer. De nombreux soldats n’ont jamais été retrouvés après leur désertion.


Notice rédigée par Victoire à partir du document et des sources : Wikipédia, Lumni Enseignement, Archives du Pas de Calais, Open Edition Books et Archives de Lyon.

Ce document est une affiche qui appelle la jeunesse à aider à l’effort de guerre, fait par le service de la main d’œuvre scolaire, au ministère de l’agriculture.

Pendant la Première Guerre Mondiale, les hommes partent à la guerre. Les personnes qui ont travaillé dans les champs sont les personnes âgées, les femmes, les enfants et les hommes non mobilisables. Pendant la Première Guerre Mondiale, il y a eu plusieurs ministres de l’agriculture comme Adrien Dariac, Fernand David, etc. 

La production agricole pendant la Première Guerre Mondiale était lente en automne 1914. Le département de Seine et Marne était à la pointe de l’agriculture, car le travail fourni était excellent, selon le préfet de l’époque, David Lucien Henri Dautresme.

En France il y avait 5 400 000 actifs agricoles à la veille du conflit. Entre 1914 et 1918, il y a eu 550 000 agriculteurs qui sont tombés au combat et 500 000 blessés. Les femmes ont joué un rôle considérable pour continuer a nourrir la France et le monde agricole a profondément évolué pendant la période.

Ce document montre que les femmes et les personnes âgées ne sont pas suffisantes pour travailler dans les champs donc ils demandent aux jeunes qui sont dans les écoles, collège et lycée de venir en aide pour cultiver.


Notice rédigée par Zied à partir du document et des sources : site Agriculture.gouv.fr et ouvrage de David Dautresme (Préfet de Seine-et-Marne), Les Conséquences de la Guerre en Seine-et-Marne, Etude Historique, Administrative et Economique, 1919 . 

  • écouter l'extrait lu par Japhet

Une lettre rédigée par l’Office central de placement a été envoyée pour le placement de mutilés et de réformés, le 9 mars 1917.

Cette lettre parle de ceux qui ont reçu des blessures graves, durables ou à vie (mutilés) et ceux qui ont plus de 60 ans et qui ne peuvent pas aller à la guerre car ils sont trop âgés (réformés). Les réformés peuvent aussi être dispensés d’aller au combat pour des problèmes de santé (maladies, infirmités…). 

Le 2 janvier 1918, le Parlement français vote une loi pour la rééducation professionnelle des mutilés et réformés, pour les aider à reprendre une vie normale.


Notice rédigée par Japhet