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Action éducative
Extraits du discours de M. Bourdel au nom de l’Union des maîtres imprimeurs de France, p. 16.
« Imprimeur, Paul Brodard le fut toujours et avant tout. Il le fut pour ainsi dire dès sa naissance. Il avait le culte, je dirai même, la passion, de son métier. Tout jeune, il n’avait pas de plus grand plaisir, en sortant de l’École, que de venir s’asseoir à une case de l’atelier paternel pour composer.
Plus tard, quand, jeune homme, il veut s’initier à la pratique du métier et la pénétrer dans tous ses détails les plus minutieux, il passe, successivement, comme apprenti dans tous les services et acquiert ainsi une expérience technique approfondie, qui lui servira, toute sa vie, à diriger sa maison dans la voie du progrès et à faire bénéficier des confrères de ses solides connaissances professionnelles, de ses études pratiques et de ses réflexions longuement mûries. »
Extrait du discours de M. Jules Lorot, au nom du personnel de l’imprimerie, p. 6.
« Sous sa vigilante impulsion, l’imprimerie se transformait, modernisait son matériel, augmentait la production en même temps que la perfection de ses travaux et prenait dans l’industrie du Livre le rang élevé qu’elle y occupe aujourd’hui.
Cruellement frappé par la guerre qui lui ravit deux fils sur lesquels il avait fondé de grands espoirs, frappé lui-même en accomplissant son devoir et sérieusement atteint dans sa santé, il ne tarda pas à réagir et à reprendre progressivement les habitudes de travail qui soulageaient et atténuaient son lourd chagrin.
Entraîné par l’exemple de ses regrettés parents à compatir aux misères humaines […] et secondé par Mme Brodard, M. Brodard ne cessa d’apporter […] ses conseils et ses encouragements à toutes les œuvres de prévoyance sociale, de mutualité, de solidarité et d’assistance.
Il avait approuvé la création de notre Caisse Mutuelle, il en suivit avec intérêt la progression constante et facilita son développement en lui accordant les larges subventions grâce auxquelles elle assura à ses membres : des allocations journalières permettant d’atténuer […] la gêne causée par la maladie, des allocations à la natalité, d’importantes allocations familiales, […] des allocations-vieillesse, des allocations au décès, etc. […]
La question de l’apprentissage faisait également l’objet de ses préoccupations et les cours institués à l’imprimerie sont régulièrement suivis. »
Extrait du discours de M. Pierre Mortier, maire de Coulommiers, au nom de la municipalité et des amis de Paul Brodard, p. 9.
« Simplement, sans commentaire, comme on lit des états de service, comme on proclame une citation, je veux rappeler quelques-uns de ses postes qu’il a occupés :
Paul BRODARD : Officier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre, Officier de l’Instruction publique, Officier du Mérite agricole, titulaire des médailles d’Assistance et de Mutualité, Maître imprimeur, membre du Comité Central des Maîtres imprimeurs, entré dans l’imprimerie Brodard en 1880, à l’âge de 15 ans, patron en 1903, mort le 7 novembre 1929.
Conseiller municipal depuis 1908, maire de Coulommiers en 1911, […] Juge de paix suppléant, Vice-président de la Chambre de Commerce Meaux-Coulommiers, Vice-président du comité départemental d’hygiène publique, […] Président de la Société d’agriculture, […] administrateur de l’Hospice, trésorier du Dispensaire d’hygiène sociale, membre de l’Office municipal d’habitations à bon marché, Vice-président de la Société de gymnastique, ancien capitaine des Pompiers […] Quelle énumération, et si longue qu’elle apparaisse, je suis certain qu’elle est encore incomplète ! »
« Né à Paris, le 28 avril 1852. Sortit de l’École centrale en 1875, avec le diplôme d’ingénieur, après avoir fait d’excellentes études. Se consacrant dès lors à l’agriculture, il appliqua ses connaissances scientifiques à l’étude des améliorations agricoles et de l’économie agricole. Il fit de la pratique dans le domaine de Courquetaine qu’il créa en défrichant des bois et en construisant une ferme modèle spécialement destinée à l’industrie laitière. Il fut un des promoteurs de la vente du lait pur en boîtes fermées portées chez le consommateur.
Cet agronome distingué obtint pour ses cultures les plus hautes récompenses, puis il devint membre des jurys des concours départementaux et ensuite des concours généraux. À l’exposition universelle de 1889, M. Hardon fut le secrétaire général du groupe de l’agriculture, membre du comité supérieur et secrétaire du jury supérieur. […]
Il fut conseiller général républicain du canton de Tournan pendant huit années. […]
Nommé chevalier de la Légion d’honneur peu après l’Exposition universelle de 1889, il obtint ensuite les palmes académiques et le Mérite agricole. […]
Madame Hardon créa à Melun le Comité des dames Françaises de secours aux blessés. Elle en est la présidente et apporte à cette œuvre un dévouement absolu. »
Dégager les grandes caractéristiques d’un foyer ouvrier : composition du foyer, condition matérielle, alimentation.
Composition du foyer | Maladie ayant sévi l’année de l’enquête |
Chef de famille (né en 1866) | Conjonctivite (2 semaines) |
Conjointe (née en 1866) | |
Enfants (sexe/date de naissance) | |
F (1890) | |
M (1892) | Rhumatisme (6 semaines) |
M (1894) | Accident de travail (coupure de la main, un mois) |
M (1899) | |
F (1902) | |
M (1906) | |
M (1909) | |
Enfant résident hors du ménage | Motif |
M (1890) | Soldat |
Habitations | |
Loyer annuel = 180 francs | Superficie = 50 m |
Cuisine ? non | WC particulier ? non |
Pièce sans fenêtre = 1 | |
Trajet logement/travail | |
Distance = variable | Mode de transport = à pied |
Revenu annuel du foyer | |
Chef de famille | Maçon = 1875 francs |
Enfants | Bonne d'enfant = F née en 1900 |
Durée du travail du chef de famille | |
Jour de repos (dimanche et fêtes) | 64 jours |
Chômage (hors maladie) | 20 jours |
Jours de maladie | aucun |
Budget hebdomadaire du foyer | |
Viande (5 kilos) | 8,50 francs |
Lait (14 litres) | 2,50 francs |
Pain (17,5 kilos) | 6,55 francs |
Vin (7 litres) | 2,80 francs |
« Le chauffage est obtenu par le bois que les enfants vont ramasser » Denrées produites à la maison : « tous les légumes, 60 lapins, 30 poules et leurs œufs, un porc » |
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Commentaire de l'enquêteur :
« Dans la plupart des cas, si la famille ouvrière ne parvient pas à équilibrer son budget, c’est soit :
Il est à noter que, dans le ménage ouvrier dont les ressources sont modestes, le vin et la viande sont généralement réservés à ceux des membres du ménage qui travaillent et plus particulièrement à l’homme. Le reste de la famille ne consomme de la viande qu’accidentellement. […] L’une des charges variables de la famille est aussi le loyer. Dans le cas présent, le ménage habite à proximité de la ville mais hors la ville et a aussi plus de facilités pour avoir son jardinet. En ville, les loyers sont en effet beaucoup trop élevés. »
Identifier les motifs et les acteurs de la grève.
1911 Grève des tailleurs de pierre à Souppes et Château-Landon |
1913 grève de mouleurs à Dammarie-lès-Lys |
1913 grève d’ouvriers agricoles au Mesnil-Amelot |
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Nombre de grévistes/nombre d’ouvriers | 130 sur 150 | 1re grève : 13 sur 30 2e grève : 11 sur 30 |
38 charretiers + 7 bouviers sur 70 |
Nombre d’établissements touchés | 4 | 1 | 7 |
Les ouvriers ont-ils formé un syndicat ? | Oui | « Étrangers aux pays ; faisaient tous partie d’un syndicat » | Non |
Début et fin de la grève | 19 août - 10 décembre | 1re grève : 18 mai-21 mai 2e grève : 11 juillet-12 août |
19 au 22 mai |
Combien de grévistes définitivement renvoyés ? | 10 ouvriers | 1re grève : 1 2e grève : 11 |
Aucun |
Causes déterminantes de la grève | « Suppression du travail à l’heure par le travail à la tâche pour certains travaux. » | 1re : renvoi d’un camarade 2e : renvoi d’un camarade prévenu 15 jours auparavant qu’il devait « modifier son allure au travail » |
Demande d'une augmentation de salaire |
Demande des ouvriers au début de la grève | « Travail à l’heure pour tous les travaux et signature d’un contrat de travail » | « Renvoi du contre-maître et du comptable pour le motif qu’ils n’étaient pas des leurs comme syndiqués ; ils demandaient en outre que le patron n’apparaisse dans l’usine que le jour de paie et encore, ainsi que la nomination d’un contre-maître pris parmi eux » | 4,50 francs toute l'année |
Propositions des patrons au début de la grève | « Travail à la tâche pour certains travaux et à l’heure pour d’autres » | « Le travail a repris un mois après, aux mêmes conditions, mais avec une équipe nouvelle » | 4,50 francs pendant 5 mois, 4,25 francs pendant 3 mois, 4 francs pendant 4 mois |
Conditions auxquelles le travail a repris | « Le travail a été repris sous conditions (à l’heure et à la tâche) » | « Le travail a repris un mois après, aux mêmes conditions, mais avec une équipe nouvelle » | 4,50 francs pendant 5 mois, 4,25 francs pendant 3 mois, 4 francs pendant 4 mois |
Salaire avant la grève/après la grève | 0.65 francs de l’heure par jour / idem après la grève | Mouleurs : 8 francs par jour / idem après la grève Manœuvres : 4.50 francs par jour / idem après la grève |
4,25 francs / 4,50 francs |
Durée du travail journalier avant la grève/après la grève | Été 11h, hiver 9h / toute l'année | 10h /10h | 12h/12h |
Mode de règlement du conflit | Demande de conciliation déposée par les ouvriers auprès du juge de paix en septembre ; Demande de conciliation par le maire de Souppes en décembre. Les patrons ont refusé la conciliation. | Intervention du juge de paix du 3 juin au 24 juillet. | Intervention du sous-préfet de Meaux |
Comparer les cartes pour comprendre l’évolution de l’espace à différentes échelles :
Pour aller plus loin : possibilité de travailler sur les plans d’intendance des autres communes présentes sur la carte 22b via la rubrique Archives en ligne de ce site.
Comparaison des environs de Chelles à la fin du XVIIIe siècle (plan d'intendance) et en 1945 (extrait de carte).
« Les cultures sont à peu près les mêmes qu’il y a trente ans, sauf en ce qui concerne les terrains plantés en vignes qui ont été convertis en terres labourables. Mais la culture a fait des progrès sensibles par suite de l’emploi des engrais chimiques et des machines agricoles. Pourtant le prix des terres a diminué d’au moins moitié et les loyers ont subi une diminution d’un tiers. Cela tient à ce que la plupart des enfants de cultivateurs abandonnent la profession de leur parents pour aller se fixer à la ville.
Il y a trente ans, la commune comptait trois tuileries en activité ; aujourd’hui, il n’y en a plus qu’une. Il y a aussi de grands changements dans les conditions de la vie. On a pris, malgré la cherté de la vie, des habitudes de bien être qui n’existaient pas autrefois.
La cause de l’émigration vers les villes vient de ce que les jeunes gens trouvent le travail de la culture trop rude, et qu’ils espèrent trouver dans les villes un travail moins fatigant et plus rémunérateur.
Les familles nombreuses sont bien plus rares qu’autrefois. On n’en trouve que dans la classe presque indigente. Cela tient probablement à la cherté de la vie et aux habitudes de bien être prises par la population. »
« Depuis 30 ans :
1- Les cultures n’ont pas varié dans leur nature mais dans leur rendement grâce à l’emploi des engrais chimiques.
2- Le prix des terres n’a pas beaucoup varié […]
3- Les terres sont louées au même prix qu’il y a trente ans […]
4- L’émigration se fait en général vers Paris, surtout pour les jeunes gens. Les causes :
a. On délaisse le travail agricole qu’on estime trop pénible
b. On est tenté par les gains plus élevés
c. On recherche l’attraction des grandes villes
d. On recherche les retraites qu’assurent les administrations (chemin de fer en particulier)
5- Famille nombreuse : causes difficiles à déterminer. Elles ne sont pas spéciales à cette commune mais à la France entière. Raison principale : on voudrait plus de bien être dans la famille.
Cette commune subit la loi générale de la grande banlieue de Paris. Les jeunes gens travaillent encore aux champs jusqu’à leur départ pour le régiment, mais il est rare qu’ils n’essaient pas, le temps du service achevé, de trouver une place dans une administration.
Le mouvement de l’état civil est significatif à cet égard. Beaucoup plus dans ces dernières années de décès que de naissances. »
NB du professeur relais :