Action éducative

L'industrialisation : de nouveaux systèmes de production

Les documents d'archives qui vous sont proposés sont téléchargeables en format pdf : reproduction en format A4 accompagnée d'un commentaire. Pour chacun sont ainsi indiqués la nature, l'intérêt et les compléments d'information nécessaires à la compréhension. Certains n'ont pas donné lieu à une reproduction mais à une analyse ou à une transcription, consultables directement en ligne.

1 / Des innovations technologiques

Approche des documents 1, 2 et 3

Dater l’introduction d’une invention dans le processus économique.

Identifier les secteurs économiques dans lesquels l’invention est utilisée et son usage. Comprendre la diffusion de l’innovation technologique dans les espaces urbains et ruraux, son champ d’application dans l’économie.

n°1 : introduction de la machine à vapeur en Seine-et-Marne

  • Carte de l’introduction de la machine à vapeur : première date d’installation d’une machine à vapeur dans la commune.
  • En annexe 2 : publicité pour la machine à vapeur Bréval.

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n°2 : l'installation de la machine à vapeur dans les usines

  • Demandes d’autorisation pour l’installation d’une machine à vapeur à Meaux (tableau synthétique du document original : AD77, 5 MP 280)
Demandeur Date Secteur d'activité Usage
Noël et Cie 1827 Filature de coton Force motrice pour métiers à filer
Antoine Pommery 1855 Fabricant de moutarde Force motrice pour meules quand les eaux de la Marne sont trop basses pour faire mouvoir le moulin
Mr Gérard 1856 Extraction de sable et gravier du lit de la Marne Force motrice pour la machine d’extraction installée sur son bateau
Chollet et Cie 1855 Conserverie alimentaire Force motrice pour laveur, découpoir et ventilateur
Mr Fournier 1854 Fabrique à sécher les légumes Force motrice pour ventilateur
Pierre Bernier 1857 Atelier de construction Force motrice pour tours
Mr Eichenberg 1857 Scierie  
Mr Maire 1847 Vermicellerie  
Mr Couvreur 1860 Fonderie de suif  
Castillo et Cie 1862 Scierie Force motrice pour tours et scies
Eugène Fesle 1862 Bains publics Chauffage de l’eau et force motrice pour pompe à eau
Gadral et Cie 1863 Manufacture de tapis Force motrice pour métier à tisser
Nitot fils et Racine 1863 Distillerie Production de vapeur pour la rectification des alcools
Manche fils 1864 Charrons-forgerons Force motrice pour tours et scies
Henri Boutry 1865 Marchand de chevaux, équarrisseur Production de vapeur pour une étuve et séchoir à vapeur (cuisson des viandes et transformation des résidus en engrais)
Frédéric Vilcoq 1866 Mécanicien  
Crassier Victor Crassier Victor Brasseur Force motrice pour appareil
Carro 1866 Imprimeur Force motrice pour presse
Cochet 1868 Imprimeur  
Dardelle et Cie 1869 Conserverie  
Mauny 1869 Scierie à bois Force motrice pour machines de la scierie

 

n°3 : l'utilisation de la machine à vapeur

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2 / Un nouveau monde : l'usine

Approche des documents 4 et 5

Repérer les éléments architecturaux d’une usine, sa connexion aux réseaux (voir aussi pour cela la vue de l'usine Menier en annexe 1).

Comprendre l’organisation d’un atelier, son univers.

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n°4 : l'usine à la Belle Époque

  • Vue d’une usine à la Belle Époque : la brasserie Grüber, à Melun. Estampe (AD77, 6 Fi 43)

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n°5 : atelier de mécanique

  • L'intérieur de l'atelier de mécanique de la Société générale meulière à La Ferté-sous-Jouarre, vers 1900. Carte postale (AD77, 2 Fi, 2281).

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Approche du document 6

Comprendre les avantages économiques de la production industrielle sur l’artisanat.

n°6 : établissement modèle

  • Brochure de l’établissement modèle de panification mécanique de Fontainebleau (AD77, 5 MP 181). Transcription synthétique du document original.

" Monsieur le maire, Nous avons l’honneur de vous faire part de l’ouverture de notre Établissement de Panification mécanique, qui aura lieu le 1er janvier 1855. […]

La population de Fontainebleau consomme, en moyenne, 30 sacs de farine par jour ; la simple transformation de ces 30 sacs de farine en pains coûte annuellement, aux dix-sept boulangers de la ville, une somme de 130,617 francs 50. Ces chiffres ne représentent que les frais de manutention et les frais généraux de chaque boulanger.[…]

Or, si la dissémination du travail occasionne une masse aussi considérable de frais généraux, sa concentration, dans un grand établissement, doit produire un résultat tout opposé.

Quant à nous, nous sommes organisés pour une manutention journalière de plus de 30 sacs de farine et pour cette quantité, nos frais généraux, calculés le plus largement, n’iraient pas au tiers de la dépense qu’elle occasionne chaque année à la boulangerie de Fontainebleau. […]

Ce qui constitue l’état déplorable de la boulangerie, c’est qu’elle n’a pas de capitaux, c’est qu’elle vit sur le crédit des meuniers, et qu’une fois ainsi engrenés, ces derniers lui font impérieusement la loi, fournissent à des conditions exorbitantes, et toujours ce sont les consommateurs qui en sont victimes.

Pour nous, nous agirons avec nos capitaux, toutes nos affaires, sans exception, achats de grains, de farines, etc., seront faites au comptant.

Et pour n’être jamais exposés nous-mêmes à devenir tributaires de la meunerie, nous allons compléter notre organisation par l’adjonction d’un moulin qui fera toute la farine nécessaire à l’approvisionnement de notre manutention. De cette façon, l’établissement sera prochainement modèle à tous égards. Nous tirerons le blé directement des mains du producteur ; il entrera par une porte dans notre usine, et il en sortira par une autre porte, sous la forme de pain, pour être immédiatement livré à la consommation."

  • Commentaire :

Cette brochure a été imprimée le 1er janvier 1855, afin de convaincre le maire d'octroyer à cet établissement le monopole de la fabrication du pain sur Fontainebleau. L'entrepreneur (Faivre et Cie) insiste lourdement pour faire comprendre qu'il ne pourra offrir un pain moins cher que les boulangers bellifontains qu'à condition d'avoir un volume de ventes considérable. Faivre et Cie a proposé aux boulangers de Fontainebleau de leur fabriquer le pain. Ces derniers garderaient le rôle de vente au détail et de sélection des farines. "Pour toute réponse, les boulangers se sont mis à rire" selon l'aveu même de l'entrepeneur...

3 / Limites et succès de l’industrialisation

Approche des documents 7 et 8

Comparer la forme du travail dans le document 7 avec la forme du travail identifiée auparavant dans le document 5.

Comprendre les limites de la diffusion des innovations technologiques, notamment de la mécanisation, la persistance de modes anciens d’organisation du travail. Document 8 : faire l’état des lieux de la mécanisation dans l’agriculture seine-et-marnaise à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

n°7 : Les formes de travail

  • Le montage de meules à La Ferté-sous-Jouarre vers 1900. Carte postale (AD77, 2 Fi 2283)

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n°8 : La mécanisation de l'agriculture

  • Un état des lieux de la mécanisation de l’agriculture en Seine-et-Marne (extrait de L’Agriculture en Seine-et-Marne de Paul Bailly, 1937, p.182, AD77, 8°489) Transcription synthétique du document original.

« Dans la généralité des exploitations, le matériel agricole est des plus complets, et on rencontre, dans beaucoup d’entre elles, les machines les plus modernes. […] Les cultivateurs, les artisans ruraux, les ouvriers agricoles, ont fait peu à peu leur éducation mécanique. La machine agricole, loin comme jadis d’être considérée avec méfiance, a conquis toutes les sympathies du monde agricole. Elle permet à l’employeur de suppléer dans une certaine mesure au manque de main-d’œuvre, et elle allège la rude tâche des travailleurs agricoles. […]

Les moteurs. - On trouve près de 1000 moteurs à explosion et 2500 moteurs électriques de moins de 5 chevaux, auxquels s’ajoutent 1350 moteurs à explosion ou électriques, d’une force supérieure à 5 chevaux, soit au total 5850 moteurs. On peut donc dire que la plupart des exploitations agricoles utilisent un moteur pour les travaux d’intérieur de ferme*.

Les machines à vapeur, fixes ou locomobiles, sont au nombre de 397. […]

Les tracteurs agricoles. – On en trouve un millier dans le département, dont les 9/10e d’une force supérieure à 10 chevaux. […]

Machines de récolte. – Il est permis de dire que la coupe des fourrages et des céréales à la faux a totalement disparu. Les plus petites exploitations possèdent une faucheuse et une moissonneuse-lieuse, ou tout au moins une moissonneuse-javeleuse. Il n’existe pas moins de 8650 faucheuses et 9600 moissonneuses-lieuses. » *

On compte à cette époque environ 11400 exploitations agricoles dans le département.

  • Commentaire :

Cet ouvrage reprend les résultats de l'enquête effectuée par la Statistique Générale de la France (ancêtre de l'INSEE). Paul Bailly est le directeur des Services agricoles du département de Seine-et-Marne.

SOMMAIRE DU BLOC-NOTES