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Les documents cadastraux donnent une représentation de l’ensemble du territoire bâti et non bâti d’une commune du XIXe siècle à nos jours. Ils permettent de reconstituer l’historique d’une propriété (terrain, maison) avec ses propriétaires successifs.
Les documents cadastraux ont été établis par les centres des impôts dans un but administratif (prouver la propriété d’un bien) et fiscal (évaluer la valeur du bien et les revenus qui en découlent) mais non juridique.
La loi du 15 septembre 1807 (puis le décret du 27 janvier 1808) met en place le cadastre dit « napoléonien », également appelé « cadastre général parcellaire », afin de permettre le calcul de l’assiette de l'impôt foncier.
Le cadastre est composé de deux grands types de documents :
Les documents produits au XIXe siècle sont au nombre de trois : le plan, l'état de section, la matrice.
Les plans parcellaires (plan-minute) représentent l’ensemble des parcelles de la commune, chaque parcelle est numérotée. La « parcelle » est une portion de terrain présentant une même nature de culture et appartenant au même propriétaire. Les plans peuvent faire apparaître des propriétés bâties (maisons et immeubles) et non bâties (prés, vignes, champs etc).
Le territoire de la commune est divisé en sections et chaque section donne lieu à un plan parcellaire. Un plan global, appelé tableau d'assemblage, permet de situer les différentes sections, repérées par des lettres.
Les plans sont conservés dans les sous-séries 4P36 et 4P37.
Pour chaque commune, les plans cadastraux étaient établis en 2 exemplaires :
ARCHIVES EN LIGNE
La collection des plans du cadastre napoléonien a été numérisée et est consultable en ligne : consulter les plans du cadastre napoléonien en ligne
Les états de sections donnent la liste des parcelles d’une section par ordre de numéro et indiquent pour chacune le nom du propriétaire, la nomenclature et les données fiscales à la date où le cadastre a été établi. Ils sont conservés dans la sous-série 4P.
Les matrices cadastrales sont des registres indiquant pour chaque propriétaire la liste des parcelles lui appartenant. Les parcelles sont présentées dans un tableau où chaque propriétaire a un folio (ou "compte") avec indication du nom du propriétaire précédent et de l’année de la mutation. On y trouve aussi une table alphabétique des propriétaires qui indique le numéro de leur compte.
Contrairement aux plans, les matrices cadastrales sont continuellement mises à jour. Elles permettent donc de mener une recherche complète sur une propriété. Ces matrices sont conservées dans la sous-série 4P.
A partir de 1882, les matrices de propriétés bâties et non bâties sont distinctes. C'est à ce moment que le terme de "case" apparaît pour désigner les comptes des propriétaires.
A.C. : addition ou augmentation de la construction | B : bâtie | C.N. : construction nouvelle | |
N.B. : non bâti | N.I. : non imposable | O. A : omission ancienne | D.P. : domaine public |
R.B. : révision du bâti | Rectif. ou rect. : rectifications | V.P. : voie publique | P. ou p. : partie |
Un remaniement du cadastre intervient des années 1930 (loi du 16 avril 1930) aux années 1970. De nouveaux plans, un nouvel état de sections et de nouvelles matrices sont établis. Il s’agit de permettre une révision des évaluations foncières servant de base à l’imposition. L’une des réformes fait suite à l’entrée en vigueur, en 1955, de l’obligation de publicité foncière auprès de la Conservation des hypothèques.
Ces réformes ont pour conséquence la disparition des références anciennes du cadastre parcellaire et la mise en place d’une nouvelle numérotation : les sections sont désormais indiquées par une lettre double (« AB » par exemple).
Aujourd'hui, les plans sont régulièrement mis à jour. Les plans actuels sont consultables sur le site https://www.cadastre.gouv.fr
Dates | Procédé de rénovation | Lettres de section |
Depuis 1930 | Révisé par mise à jour | Lettres simples (les mêmes que dans le cadastre napoléonien). |
Depuis 1941 | Rénové par réfection | Lettres simples mais différentes du cadastre napoléonien puis, à partir de 1955, lettres doubles : AB, AC, AD... |
Depuis 1955 | Rénové par renouvellement | Lettres simples mais différentes du cadastre napoléonien puis, à partir de 1955, lettres doubles : AB, AC, AD... |
Depuis 1941 | Remembré | Lettres doubles : ZA, ZB, ZY...YA, YB... |
Depuis 1974 | Remanié | Lettres doubles : AA, AB, AZ...BA, BB... |
Le plan cadastral comporte toujours un tableau d’assemblage qui indique le découpage en « sections ».
Important : entre la date d’établissement du cadastre napoléonien (début XIXe siècle) et la date effective de rénovation du cadastre après la loi de 1930 (qui peut, selon les communes, dater de 1930 ou de 1970), il n’y a pas de plan mis à jour : on n’y trouvera donc pas les constructions intervenues entre temps.
Outre les fonds reçus des services fiscaux, les Archives départementales peuvent également conserver certains plans des atlas communaux, déposés pour des raisons de conservation.
Les matrices cadastrales, dites "intermédiaires" entre 1930 et 1974, sont modifiées en 1955. Les propriétés bâties et non bâties sont rassemblées dans une même matrice.
Sont conservés aux Archives départementales :
Les matrices sont en revanche toujours conservées dans les centres des impôts eux-mêmes pour ce qui concerne les centres de Provins, Melun et de Melun-extérieur (qui gère les communes de Boissettes, Boissise-la-Bertrand, Boissise-le-Roi, Chartrettes, Livry-sur-Seine, Montereau-sur-le-Jard, La Rochette, Rubelles, Saint-Germain-Laxis, Seine-Port, Voisenon).
Il peut exister plusieurs séries de matrices et de plans. Il est donc important de consulter le plan et les matrices constitués à une même date. En effet si les deux ne correspondent pas, il est possible qu’une renumérotation ou une révision ait eue lieu. Ces matrices peuvent également correspondre à des plans dont les Archives ne seraient pas dépositaires.
ATTENTION : Le cadastre français est avant tout un document fiscal et non un moyen de faire preuve du droit de propriété. Il est seulement un élément d'appréciation pour le tribunal en cas de litige. Les documents cadastraux ne sont que des pièces administratives : ils s’effacent devant les règles de droit civil quant à la définition de la propriété dont la preuve demeure toujours l’affaire des particuliers et de l’autorité judiciaire. Les documents permettant de prouver un droit de propriété sont les actes notariés et les transcriptions hypothécaires.
Les Archives départementales ne sont pas habilitées à établir une concordance dite « visuelle » entre les différents plans de cadastre existants pour les époques successives (napoléonien, mis à jour, rénové, remembré). Celle-ci ne peut être effectuée que par un expert (agent du service du cadastre ou encore géomètre). Pour ce faire, il est nécessaire de s'adresser à l'un de ces professionnels.
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