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Le numéro 2 de la revue "Trésors des Archives" est consultable en ligne.
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En 1825, Jean-Antoine-Brutus Menier acquiert le moulin de Noisiel. Ce site est à l’origine de la création d’une usine pour la fabrication industrielle du chocolat, alors considéré comme une drogue à usage pharmaceutique et un produit de luxe.
Son fils, Émile-Justin, prend la direction de l’usine en 1853 et construit l’empire Menier. Sa réussite lui vaut le surnom de « baron cacao ». Ses trois fils, Henri, Gaston et Albert, deviennent ensuite propriétaires de la société et s’y répartissent les fonctions. Nommé président de l’Union des chocolatiers et des confiseurs de France en 1882, Gaston est seul responsable des établissements Menier à partir de 1913, après le décès de ses frères. Il forge une réputation mondiale à la marque, mais ses héritiers se désintéressent de plus en plus de la production industrielle. La société est finalement rachetée en 1965 par le groupe Ufico-Perrier.
Les Menier, forts de leur succès industriel, décident d’acquérir un vaste patrimoine, digne de la haute société parisienne : à la fin du XIXe siècle ils possèdent un domaine agricole d’environ 1500 ha réparti sur Noisiel et les communes environnantes et organisé autour de la ferme modèle du Buisson, deux plantations de cacaoyers au Nicaragua, l’île d’Anticosi au Québec. Ils y ajoutent ensuite des terres consacrées à la chasse, des châteaux, hôtels particuliers et villas.
Les différentes générations Menier s’engagent dans la vie politique et sociale, au niveau local (mandat de maire de Noisiel notamment) et national (Émile-Justin fonde La Revue économique, écrit de nombreux ouvrages politiques et économiques).
L’usine de Noisiel est la rencontre réussie entre l’art architectural de la fin du XIXe siècle et la fonctionnalité industrielle. L’usine est constituée de 4 ouvrages majeurs : le moulin, la cathédrale, le pont Hardi, la confiserie. Les techniques modernes sont utilisées : une grande importance est donnée à l’utilisation de l’énergie hydraulique, un chemin de fer privé de 10 kilomètres est créé entre la propriété et le réseau public. À côté des différents ateliers liés directement à la fabrication du chocolat, l’usine comprend également des bâtiments destinés à son entretien. Un long couloir réunit en sous-sol les différentes parties de l’usine.
1825 - Achat du moulin de Noisiel par Jean-Antoine-Brutus Menier |
1834 - Fondation de la société Menier et Compagnie |
1871-1872 - Construction du "moulin Saulnier" |
1874-1898 - Construction de la cité ouvrière de Noisiel |
1881 - Autorisation de construction d’un chemin de fer privé entre l’usine de Noisiel et le réseau |
1891 - Création de "la petite fille" de Firmin Bouisset pour assurer la publicité du chocolat Menier |
1948 - Transformation des établissements Menier en S.A.R.L. |
1960 - Départ de la famille Menier de Noisiel mais maintien du fonctionnement de la chocolaterie |
1965 - Rachat de la société Menier par le groupe Perrier |
1986 - Inscription de 13 bâtiments de Noisiel à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques |
1988 - Rachat par Nestlé du groupe Rowntree Mackintosh, propriétaire depuis 1971 du groupe Perrier |
1995 - Installation du siège social de Nestlé France à Noisiel, après la fermeture des ateliers de production en 1992 |
Les Menier recrutent un nombre croissant d’ouvriers qualifiés et font appel lors des deux guerres mondiales à la main d’oeuvre féminine. Cet afflux de personnel entraîne la mise en place d’une politique d’entreprise. Menier fonde sur 20 ha une cité ouvrière de 138 maisons et 312 logements. Des magasins d’approvisionnement sont créés en 1876, un domaine agricole fournit céréales, oeufs, laitages. Un groupe scolaire est construit, ainsi qu’une bibliothèque de 1200 ouvrages. Des réfectoires, une maison de retraite, deux hôtels-restaurants complètent les équipements collectifs. Un corps d’éboueurs, un service médical et une compagnie privée de sapeurs-pompiers assurent hygiène et sécurité.
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