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Dans les tranchées avec Gaston Charon

Page du journal de Gaston Charon, mai 1915 (AD77, 1NUM197)
19 [mai 1915] Nous allons en 3eme ligne. Journée et nuit tapageuse 20 [mai 1915] Journée et nuit calme. Nous sommes dans les abris légers et faisons des corvées. 21 [mai 1915] Nous reprenons les 1ere lignes. Escarmouches de part et d’autre. 22 [mai 1915] Journée et nuit assez calme. Coups de canons et torpilles. Les prussiens nous font savoir que si nous ne tirons pas pour les fêtes de la Pentecôte, ils ne tireront pas non plus. Ils nous donnent des cigarettes et nous leur donnons du pain. 23 [mai 1915] Pentecôte. Ils ont tenu parole. Pas un bruit, pas un coup de fusil n’est venu troubler le silence. Nous avons été fort bien ravitaillé. Du reste au 168, j’ai toujours été assez bien nourri. On aurait dit que tout était fini de cette misère. 24 [mai 1915] Même tranquilité. Nous en profitons pour nous reposer. 25 [mai 1915] Assez calme. Tous les jours il y a des corvées pour aller à Montauville chercher du pinard et du saucisson. Ce pays est rarement bombardé. 26 [mai 1915] Nous apprenons officiellement que l’Italie déclare la guerre à l’Autriche. A l’aide de journaux que nous lancons dans leurs tranchées, nous apprenons la nouvelles aux Allemands…
Découvrez le journal de guerre de Gaston Charon, soldat de 33 ans originaire de Saint-Loup-de-Naud, dont le récit journalier raconte sa Grande Guerre.

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Il commence aux premiers jours du conflit lorsque Gaston Charon quitte Fontainebleau avec son régiment, le 46 RI et s’achève en 1919 au moment de sa démobilisation. Ses notes journalières ont été recopiées après la guerre sur un cahier d’écolier de 90 pages dont il manque la couverture. Conservé dans la famille, le cahier a été déposé en mars 2015 aux Archives départementales de Seine-et-Marne pour faire l’objet d’une reproduction numérique.

Ce journal illustre le quotidien d’un soldat depuis les différents lieux où il est envoyé et dans les différents régiments qu’il a rejoints. L’intérêt réside aussi dans quelques notes prises par Gaston Charon relatant des événements plus inédits de la vie au front. Comme cet extrait que les Archives départementales ont choisi de retranscrire qui témoigne de l’existence de trêve tacite entre soldats français et allemands au moment de la pentecôte, en mai 1915. Du coté de Bois-le-Prêtre, en Meurthe-et- Moselle sur l’un des fronts les plus meurtriers, les combats ont cessé pour quelques heures et les ennemis se sont échangés du pain et des cigarettes.

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