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Bossuet à la lettre
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Ces deux lettres font parties d’un lot d’une dizaine de documents concernant Bossuet et la Seine-et-Marne. Elles complètent une collection de lettres conservées dans les fonds d’archives privées aux Archives départementales.
En 1699, des chansons satiriques s’attaquent au présidial de Meaux. La lettre témoigne de la charge d’évêque de la ville de Meaux dans ce contexte. Bossuet écrit ces mots écrits depuis la cour de Versailles où il remplit d’autres obligations. Il cherche ici à désamorcer les calomnies qu’il appelle poétiquement « cet ouvrage de ténèbres ». Il veut éviter un procès public entre les représentants de l’élection et ceux du présidial. Remarquablement bien écrite, cette lettre offre l’image d’un Bossuet homme de conciliation.
Bossuet à la lettre


Tandis qu'en 1699 des chansons satiriques s’attaquent au présidial de Meaux, Bossuet écrit ces mots écrits depuis la cour de Versailles et cherche ici à désamorcer les calomnies qu’il appelle poétiquement « cet ouvrage de ténèbres ». Il veut éviter un procès public entre les représentants de l’élection et ceux du présidial. Remarquablement bien écrite, cette lettre offre l’image d’un Bossuet homme de conciliation.
Transcription : "Messieurs, Je ne puis m’empêcher d’envisager toujours avec crainte les fâcheuses suites de l’affaire qui partage aujourd’hui toute notre ville. Quel qu’en puisse être l’événement, il sera toujours funeste à la charité que je désirerais y pouvoir conserver au prix de mon sang. Je vous supplie donc messieurs par les entrailles de la miséricorde de J.C. de me donner vos justes ressentiments contre les auteurs quels […]"

Tandis qu'en 1699 des chansons satiriques s’attaquent au présidial de Meaux, Bossuet écrit ces mots écrits depuis la cour de Versailles et cherche ici à désamorcer les calomnies qu’il appelle poétiquement « cet ouvrage de ténèbres ». Il veut éviter un procès public entre les représentants de l’élection et ceux du présidial. Remarquablement bien écrite, cette lettre offre l’image d’un Bossuet homme de conciliation.
Transcription : […] qu’ils soient de cet ouvrage de ténèbres. J’écris en même sens à M. le président Macé que je ne croirai jamais capable d’une entreprise comme celle-ci. La déférence que vous avez pour votre pasteur qui vous honore, qui vous considère qui vous aime autant que je fais, ne peut être qu’avantageuse à un corps aussi sage, aussi modéré et aussi digne de considération que le vôtre. Faîtes-moi donc cet honneur que je compterai pour beaucoup de laisser là une poursuite qui ne peut jamais produire que du mal en causant des inimitiés et des vengeances où je ne vois point de fin. Que si vous ne croyez pas pouvoir m’accorder un renoncement entier, j’espère du moins que vous ne me refuserez pas un délai jusqu'à ce que je sois sur les lieux, ce qui sera bientôt s’il plait à dieu. Je me sentirai éternellement votre obligé pour cette complaisance et je la reconnaîtrai par tous les services dont je ne serai jamais capable envers votre compagnie et envers tous les particuliers qui la composent, étant d’ailleurs avec une estime particulière, messieurs, votre humble et serviteur, J Bénigne E de Meaux. À Versailles, 25 novembre 1699
Cette seconde lettre est rédigée par Jacques Drummond (1638-1716), comte de Perth, un lord écossais et catholique. Celui-ci est exilé en France avec son roi, Jacques II et protégé par Louis XIV. Il adresse un éloge funèbre de l'évêque de Meaux, à son neveu l'abbé Bossuet (1664-1743). Lord Perth est le précepteur du fils de Jacques II, comme l’était Bossuet pour le Grand Dauphin. Il voue une réelle admiration à l’évêque de Meaux. Une autre lettre rédigée par Bossuet à propos de Lord Perth en 1696, conservée aux Archives départementales (cote : 142J95), témoigne de cette estime réciproque. Ainsi, cette acquisition complète la collection d’archives relatives à Bossuet en donnant le point de vue d’un de ses partisans. On notera le style de l’écriture et la tournure des formules.

Le comte de Perth est un lord écossais et catholique exilé en France avec son roi, Jacques II et protégé par Louis XIV. Précepteur du fils de Jacques II, comme l’était Bossuet pour le Grand Dauphin, il voue une réelle admiration à l’évêque de Meaux.
Transcription : […] suivre de bien près un guide qui fera toujours honneur à sa patrie et à sa famille, et qui sera toujours en vénération dans la mémoire de tous les gens de lettres jusqu'à la fin du monde, aussi bien qu’honoré dans l’Eglise de Dieu comme un des plus illustres défenseurs de la foi de son temps et le premier même de ceux de son siècle. J’espère qu’il se souviendra de tous ses prosélytes dans l’autre monde : c’est ce que je lui demande au lieu de prier Dieu pour le repos de son âme. Madame nous dit aussi que le roi vous a donné un abbaye : sur le champ permettez-moi de vous en féliciter [Cro]yez que je suis avec un attachement parfait Monsieur votre très humble et très obéissant serviteur, Le Duc de Perth

Le comte de Perth est un lord écossais et catholique exilé en France avec son roi, Jacques II et protégé par Louis XIV. Précepteur du fils de Jacques II, comme l’était Bossuet pour le Grand Dauphin, il voue une réelle admiration à l’évêque de Meaux.
Transcription : […] suivre de bien près un guide qui fera toujours honneur à sa patrie et à sa famille, et qui sera toujours en vénération dans la mémoire de tous les gens de lettres jusqu'à la fin du monde, aussi bien qu’honoré dans l’Eglise de Dieu comme un des plus illustres défenseurs de la foi de son temps et le premier même de ceux de son siècle. J’espère qu’il se souviendra de tous ses prosélytes dans l’autre monde : c’est ce que je lui demande au lieu de prier Dieu pour le repos de son âme. Madame nous dit aussi que le roi vous a donné un abbaye : sur le champ permettez-moi de vous en féliciter [Cro]yez que je suis avec un attachement parfait Monsieur votre très humble et très obéissant serviteur, Le Duc de Perth
- Lettre autographe signée de Jacques-Bénigne Bossuet à Messieurs du Présidial de Meaux, Versailles, 25 novembre 1699, 3 pages. Cote : 142J96
- Lettre de condoléances signée de Jacques Drummond, comte de Perth à l'abbé Bossuet à l'occasion de la mort de son oncle Jacques-Bénigne Bossuet, s.l., [avril 1704], 2 pages. Cote : 142J97
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