Salle lecture
Important !
L'espace numérique est temporairement indisponible en salle de lecture.
Culture & loisirs
Spécialisée en Histoire de l’art moderne, Alicia Adamczak est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (D.E.A.) de l’Université de Paris IV–Sorbonne consacré à Jean-Baptiste Théodon. Elle a soutenu avec succès en décembre 2009 sa thèse de doctorat : De Paris à Rome : Jean-Baptiste Théodon (1645-1713) et la sculpture française après Bernin.
Alicia Adamczak ouvre sa conférence sur son intérêt pour la vie et l’œuvre de Jean-Baptiste Théodon, puis présente la seigneurie de Vendrest, terre natale du sculpteur, et la famille Théodon. Jean-Baptiste Théodon mène d’abord une carrière ecclésiastique, puis artistique. Dès son enfance, il reçoit la protection constante de la famille Potier de Gesvres, propriétaires, entre autres, d’un château à Crouy-sur-Ourcq.
La présence de Jean-Baptiste Théodon est attestée à Paris vers 1675. Il y côtoie plusieurs artistes actifs sur le chantier de Vaux-le-Vicomte, probablement rencontrés à Vaux-le-Vicomte même. Charles Le Brun contribue à la formation de Théodon. Membre de la manufacture des Gobelins, il devient proche de Jean-Baptiste Colbert qui devient son principal mécène. Ce dernier lui présente des intellectuels et des artistes, en particulier Charles Perrault, membre de la Surintendance des bâtiments du roi et de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Ces relations permettent l’admission du jeune sculpteur au sein de l’Académie royale de France à Rome.
Arrivé à Rome en 1677, Jean-Baptiste Théodon réalise des œuvres pour les châteaux de Sceaux et de Versailles. Malheureusement, sa présence est remise en question par certains des directeurs successifs de l’Académie royale. Renvoyé en 1682, il la réintègre et y devient professeur en 1683. L’analyse de trois sculptures de cette période (La métamorphose d’Atlas, Phaetus, Arria et Paetus) met en évidence sa maîtrise des codes antiques et sa connaissance des artistes contemporains du Grand Siècle (Nicolas Poussin, Le Cavalier Bernin, etc.). Malgré son second renvoi en 1691, Théodon est soutenu par de puissantes personnalités (Léon Potier de Gesvres, César d’Estrées, Christine de Suède, etc.). Sa notoriété grandit ainsi en Italie et en France. Théodon semble « intouchable » au début des années 1690.
Dès ses débuts à Rome, Jean-Baptiste Théodon s’intéresse aux académies romaines. Il parvient à intégrer l’académie de Saint-Luc et sa congrégation d’artistes : les Virtuosi al Pantheon. Jusqu’à son départ de Rome en 1705, il y est professeur de nu et juge dans différents concours. Par ailleurs, il accède à l’atelier de sculpture du Cavalier Bernin au sein de l’enceinte de la basilique Saint-Pierre de Rome. À partir de 1692, Théodon sculpte au sein de la fabrique de Saint-Pierre au service du pape Innocent XII, puis du pape Clément XI. Il participe ainsi jusqu’à son départ de Rome à des chantiers importants, en particulier celui de l’hospice apostolique des pauvres invalides et la décoration de la place Saint-Pierre.
L’année 1695 marque le succès de Théodon. Il remporte des concours et est sollicité par des ordres et congrégations religieuses. Il réalise :
Ces réalisations assurent la réputation de Théodon et l’impose définitivement sur la scène artistique romaine. Ces œuvres sculptées s’inscrivent dans le style académique français, avec des influences d’artistes contemporains français ou italiens.
Resté proche des familles Théodon et Potier de Gèvres, établies en Haute Brie, Théodon retourne à Paris en juillet 1705. Il retrouve son épouse, Françoise Elisabeth Jourdain, et ses enfants, partis de Rome en 1699. Il apporte son soutien financier et matériel à ses neveux s’établissant à Paris et participe à des chantiers royaux (dôme des Invalides, chapelle du château de Versailles, châteaux de Marly et de Meudon). La diffusion en France de l’art baroque italien est au cœur des dernières années de Jean-Baptiste Théodon : jusqu’à son décès en 1713, il enseigne à la manufacture royale des Gobelins et réalise entre 1703 et 1707 un imposant retable sculpté, encore présent aujourd’hui dans l’église du Plessis-Placy. Ce dernier représente une valeur artistique indéniable à l’échelle locale et nationale.
Les références ci-jointes sont celles des ouvrages cités durant la conférence. Les cotes indiquées permettent la consultation en salle de lecture des Archives départementales de Seine-et-Marne.
Sur ce site
Jeunes chercheurs
Sur Internet
Droits
Les conférences sont protégées par le droit de la propriété intellectuelle. Aucune réutilisation ne peut en être faite sans l'accord des conférenciers.