C’est en 1866, suite à d’importantes sécheresses qui gênèrent la navigation sur le Canal de l’Ourcq entre 1858 et 1865, que Napoléon III et le Préfet de la Seine Haussmann autorisent le pompage dans la Marne. Grâce à ce décret, Eugène Belgrand, Inspecteur Général des Ponts-et-Chaussées (1810-1878), peut alors entreprendre la construction de l’usine élévatoire de Trilbardou dont la réalisation est confiée à Alphonse Sagebien (1807-1892), célèbre ingénieur hydraulicien.
Cette dernière est édifiée en aval de Meaux (tandis qu’au même moment l’usine élévatoire d’Isles-lès-Meldeuses est construite en amont de la ville) sur un terrain propice à ce genre de construction puisqu’il possède naturellement une chute d’eau de 80 centimètres. D’ailleurs, plusieurs installations hydrauliques s’y étaient déjà implantées par le passé, d’abord de simples moulins puis les établissements Langenard, spécialisés dans le laminage de zinc en feuilles. L’usine coûte finalement 652 260 francs et acquiert rapidement une certaine renommée grâce à la puissance remarquable de la roue créée par Sagebien, véritable cœur de l’usine dont Eugène Belgrand aurait dit qu’elle « est certainement le meilleur moteur que la ville possède ».