Une famille, un domaine : les archives de Sigy (1312-1956)

En 2018, Paul-Noël de Haut de Sigy donne les archives du domaine de Sigy aux Archives départementales. Les archivistes entament alors le classement de ce fonds considérable – 38, 40 mètres linéaires – qui aboutit en 2021 avec la publication de son inventaire.

Un fonds constitué au fil des siècles

Les archives du domaine de Sigy c’est d’abord l’histoire d’une famille, une famille qui a traversé les siècles sans jamais quitter ses terres. Conservé auparavant au château de Sigy, le fonds permet de remonter jusqu’au XIVe siècle, avant même l’acquisition de la seigneurie en 1445 par Antoine du Roux, fondateur de cette longue lignée. Le domaine reste dans la famille du Roux jusqu’en 1847 pour passer ensuite aux mains d’une seconde branche par le biais d’une habile alliance matrimoniale. Les Jacobé de Haut, issus de la noblesse de robe, prennent alors possession de Sigy.

Une fresque familiale qui reflète la grande Histoire

La richesse de ce fonds réside dans l’ancienneté des documents, la diversité des branches familiales représentées et la multiplicité des archives relatives à la gestion seigneuriale. On peut relever en particulier : les nombreux documents de la période des séquestres révolutionnaires expliquant pourquoi la famille ne perd pas le domaine durant cette époque troublée ; les archives liées à la lignée d’officiers de Champagne (noblesse d’épée dont est issu Marc Jacobé de Haut) très bien conservées qui retracent l’acquisition et l’hérédité des offices ; des écrits du for privé, dont certains datent du XVIIe siècle, qui décrivent la vie familiale et les événements du quotidien ; des documents concernant de nombreuses familles dont la famille des Roches et de ses branches, la grande famille de Meaux, les familles de Beaujeu et de Buffévent, la famille des Roches-Herpin (retraçant l’histoire du domaine de Boisboudran) ou encore la famille Le Mire ; des dossiers constitués a posteriori sur les villages et seigneuries autour de Sigy.

Enfin, il faut également mentionner les archives tout à fait remarquables liées à l’habitation Cély en Martinique, gérée par Antoine Didier Jacobé de Haut de 1811 à 1825. Les croquis et nombreuses notes de ce dernier décrivent en détail la vie aux Antilles, la gestion de l’habitation, la production du rhum et du sucre, mais aussi sur la vie quotidienne et l’aspect économique des esclaves.