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Les armatures de flèches et l'industrie lithique de la fin du Néolithique dans le bassin de la Seine

La thèse que j’ai réalisée avec le soutien du Conseil général de Seine-et-Marne porte sur l’industrie lithique de la fin du Néolithique dans le bassin de la Seine et de la Somme. Il s’agit d’une étude de pièces archéologiques majoritairement en silex, transformées ou non en outils.

Plus précisément, le Néolithique se divise en plusieurs phases : le Néolithique ancien, le Néolithique moyen, puis le Néolithique récent et final (étudiés ici et regroupés sous le terme « fin du Néolithique »). L’Âge du Bronze succède au Néolithique et marque le début de la maîtrise de la métallurgie. En dates calendaires, la période étudiée se situe entre 3400 et 2100 avant J.-C. D’un point de vue géographique, les pièces en silex prises en compte dans cette étude proviennent d’habitats et de sépultures fouillées dans différentes régions (Île-de-France, Picardie, Haute Normandie, Centre, Bourgogne, Champagne-Ardennes), formant un ensemble cohérent au niveau sédimentologique et hydrographique. Dans ce cadre chronologique et géographique précis, l’objectif global de la recherche est de mettre en évidence les choix effectués par des groupes d’individus au niveau de la nature de leurs outils et des méthodes utilisées pour les fabriquer.

Mais pourquoi avoir choisi cette période et cette zone ? Dans le Centre-Nord de la France, l’étude de la fin du Néolithique pose diverses difficultés que l’on peut regrouper en deux catégories. Tout d’abord les problèmes liés à l’identification et à la définition des groupes culturels : distinguer les particularités au niveau de la décoration, de la forme des vases en céramique ou des outils en os, par exemple, est une tâche ardue. Dans le cas d’une étude sur l’industrie lithique , définir un groupe implique de préciser les aspects typologiques (quels sont les outils présents, par exemple) et technologiques (comment ces outils sont fabriqués, entre autres).

Ensuite, d’autres questions sont liées à l’articulation chronologique et spatiale de ces groupes : comprendre l’évolution de ceux-ci et leurs limites géographiques est parfois très complexe. Force est de constater que l’industrie lithique est globalement mal connue dans notre zone : hormis quelques « fossiles directeurs » nous connaissons très peu de choses sur l’emplacement des gîtes de silex, sur les types de production, sur le niveau de savoir-faire, etc.

Cette thèse a donc pour ambition d’apporter de nouvelles informations sur l’industrie lithique (composition de l’outillage, techniques utilisées pour sa fabrication, etc.) mais aussi d’en esquisser la genèse et l’évolution. Pour interpréter correctement ces données, le contexte de découverte (au sein d’un habitat ou d’une sépulture) et la position géographique des sites seront deux facteurs essentiels à prendre en compte.

Les pièces étudiées proviennent de fouilles récentes mais aussi de fouilles anciennes restées inédites ou partiellement étudiées. Celles-ci ont parfois été déplacées ou dispersées entre plusieurs dépôts : le concours des musées, des services municipaux et départementaux d’archéologie pour les retrouver est donc essentiel pour mon étude, tout comme le soutien du Conseil général de Seine-et-Marne.

Présentation de Caroline Renard

Spécialisée en archéologie pré- et proto-historique, qu’elle pratique sur le terrain des chantiers de fouilles depuis dix ans, Caroline Renard est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (D.E.A.) en Archéologie de l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne. En décembre 2010 elle a soutenu avec succès sa thèse de doctorat, préparée au sein de l’Université de Paris-I et de l’équipe « Protohistoire européenne » de l’UMR 7041 du CNRS.