Archives

L'armée de 1914 en Seine-et-Marne

La mobilisation qui commence le 2 août 1914 déclenche l'application du plan de mobilisation. La Seine-et-Marne, comme tous les autres départements français, va donc assister au départ de ses différents régiments.

Organisation de l'armée française en 1914

En 1914, la mobilisation met sur pied une armée de 3 780 000 hommes dont 2 690 000 vont combattre sous les ordres de Joffre répartis en 71 divisions d'infanterie, 12 divisions d'infanterie territoriale et 10 divisions de cavalerie.

Le commandement de l'armée française est alors structuré en plusieurs ensembles :

  • Le Grand Quartier Général : il assure le commandement de l'ensemble du corps de bataille français entre 1914 et 1919. Il est organisé en 4 bureaux : le 1er est responsable des effectifs, de l'équipement, de la mobilisation; le 2e gère le renseignement et les services secrets; le 3e s'occupe des ordres d'opération et de l'instruction; le 4e se charge des étapes et du transport.
  • Les groupes d’armées : ce sont des organes de commandement et de décision qui ne compte aucune troupe combattante. Plusieurs sont constitués au cours de la guerre : groupe d'armées du Nord, groupe d'armées Centre, groupe d'armées Est, groupe d'armées de réserve, groupe d'armées des Flandres, le "British Expeditionnary Forces" (sous commandement anglais).
  • Les armées : elles sont chargées de diriger les opérations sur le champ de bataille. Lors de l'attaque allemande en août 1914, le Grand Quartier général déclenche le plan XVII et cinq armées sont mises sur pied. Neuf autres suivront au cours du conflit.
  • Les corps d’armées : ce sont des organes d'exécution tactique qui comprennent un état major, des directions des services, un régiment d'artillerie, 2 divisions d'infanterie, 2 régiments d'infanterie à 2 bataillons (réserve de corps d'armée), un régiment de cavalerie à 6 escadrons, un régiment d'artillerie de 75 mm à 4 groupes de 3 batteries (48 pièces), 4 compagnies du génie, un détachement de sapeurs-télégraphistes et une sections de projecteurs. Chaque corps d'armée comprend 45 000 hommes.
  • Les divisions : la division d' active compte 16 000 hommes. Elle comprend 2 brigades de 2 régiments à 3 bataillons, un régiment de réserve à 2 bataillons, un régiment d'artillerie à 9 batteries (36 canons de 75 mm), un escadron de cavalerie et une compagnie du génie. La division de réserve compte 2 brigades d'infanterie de 3 régiments à 2 bataillons, 2 escadrons de cavalerie et 3 groupes d'artillerie à 3 batteries.
  • Les brigades : chaque brigade est constituée de 2 ou 3 régiments réunis sous le commandement d'un général.
  • Les régiments : le régiment d' active comprend 3400 hommes, soit un état-major, une compagnie hors rang, 3 bataillons à 4 compagnies et une section de 2 mitrailleuses. Le régiment d'infanterie de réserve comprend 2 bataillons à 4 compagnies et une section de 2 mitrailleuses. Le régiment de territoriaux comprend 3 bataillons de formation identique aux bataillons d'active.
  • Les bataillons : un bataillon est constitué de 4 compagnies (soit environ 1000 hommes) réunies sou le commandement d'un commandant ou un capitaine.
  • Les compagnies : une compagnie est constituée de 4 sections (soit environ 250 hommes) réunies sous le commandement d'un lieutenant.
  • Les sections : une section est constituée de 4 escouades (soit environ 60 hommes) réunies sous le commandement d'un sous-lieutenant.
  • Les escouades : une escouade comprend environ 15 hommes.

Les garnisons seine-et-marnaises et leurs spécificités

Les régiments d'infanterie

L'armée de 1914

  • Depuis 1886, c'est dans la caserne Damesme, rue Saint-Merry à Fontainebleau que se trouve le dépôt du régiment et que loge un de ses bataillons. Les soldats y suivent de longues semaines d'instruction et des réservistes viennent régulièrement y effectuer des "périodes". Ces hommes ont terminé depuis plusieurs années leur service militaire actif mais sont tenus de s'instruire afin de tenir leur rang dans le 246e régiment d'infanterie qui est le régiment de réserve du 46e.
  • Aux premiers jours d'août 1914, le 46e régiment d'infanterie quitte Fontainebleau pour le front. Après une messe célébrée à 5 heures du matin, le régiment est passé en revue par le colonel Maleterre qui rappelle à ses soldats les objectifs de la guerre : "Vous rapporterez l'Alsace et la Lorraine à la pointe de vos baïonnettes. Je lis la victoire dans vos yeux comme vous la lisez dans les miens".
  • Ces explications sont extraites de l'article d'Olivier Plancke intitulé "Le 46e régiment d'infanterie à Fontainebleau"

  • À partir de 1900 et jusqu'à la Grande Guerre, le régiment reste à Paris (2e et 3e bataillon) et à Melun (1er bataillon) où il occupe d'abord la caserne Breton, puis, à partir de 1905, l'actuelle caserne Augereau où il n'utilise que deux des locaux dont le bâtiment central, la caserne Breton devenant le magasin d'habillement.
  • C'est le 7 et le 8 août 1914 que le régiment quitte ses garnisons sous les ordres du colonel Coudein. En tenue de campagne, le régiment traverse Melun sous les acclamations de la foule. Il est engagé dans la région de Longwy à partir du 21 août 1914 et dans sa première bataille le 22 août.

Texte extrait de l'article suivant : René-Charles Plancke, "Insigne : le 31e régiment d'infanterie", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n° 14, août-septembre 1990, pages 40 à 44. (AD77 : REV1705/3)

  • Un bataillon du 76e régiment d'infanterie se trouve à Coulommiers entre 1911 et 1914 mais le gros du régiment se trouve à Paris, caserne de Clignancourt.

  • Ce régiment est mobilisé à Fontainebleau et embarque le 12 août 1914 à Thomery. Il quitte ses wagons dans la région Anor-Hirson le 13 août et rejoint sa division, le 38e, à laquelle il reste affecté pendant toute la campagne.

  • Ce régiment est installé à Avon dans la caserne Lariboisière. Le Train est l'arme qui organise et coordonne la logistique, le transport (matériel, munitions, ravitaillement) et l'appui au mouvement (notamment la circulation routière) de l'armée de terre.

Les régiments d'infanterie territoriale

L'armée de 1914

  • Mobilisé à Fontainebleau à partir du 2 août 1914, le 34e régiment d'infanterie territoriale embarque le 11 août pour Langres où il est chargé d'assurer la défense du secteur Nord-Est.

  • Ce régiment est mobilisé à Melun dès le 2 août 1914. Il est commandé par le lieutenant-colonel Pelliat et comprend trois bataillons essentiellement composés de parisiens et de seine-et-marnais. Devant embarquer le 10 août à destination du camp retranché de Langres, le régiment est passé en revue le 8 août, place Saint-Jean à Melun.

Les régiments de cavalerie

L'armée de 1914

  • Le 31 juillet 1914 à 18 heures 30, le régiment reçoit l'ordre de se tenir prêt. Il embarque dans la nuit suivante et est acheminé sur Auvillers-les-Gorges (Ardennes). Commandé par le colonel Delaine, il est composé d'hommes venant des recrutements du Centre, de la région parisienne auxquels se mêlent quelques bretons.

  • Le vendredi 31 juillet 1914 à 19 heures, le 29e dragons reçoit l'ordre de mobiliser ses escadrons et de se tenir prêt à partir. Le lendemain, dès 8 heures, l'état-major et le 1er escadron quittent leur quartier de Provins pour se rendre à la gare où les unités doivent s'embarquer. Les habitants font la haie sur le passage du régiment. Le 2 août au matin, le 29e dragon est en couverture dans la région de Mézières.

Texte extrait de l'article suivant : René-Charles Plancke, "Le 29e régiment de dragons", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n°3, octobre-novembre 1988, p. 23. (AD77, REV1705/1)

  • Le 7e dragons occupait le quartier de Boufflers (du nom du maréchal duc de Boufflers, mort à Fontainebleau en 1711) ou grand quartier de cavalerie, rue Saint-Honoré, ancien hôtel des Garde du Corps, converti en caserne à la Révolution.

Les régiments d'infanterie de réserve

L'armée de 1914

  • Ce régiment formé le 4 août 1914 est composé de soldats Parisiens et de Seine-et-Marnais, qui, tout juste un mois après la mobilisation, sont allés défendre leurs champs, leurs villages et leurs villes. La moitié d'entre eux est tombée lors la bataille de la Marne.

Texte extrait de l'article d'Olivier Plancke intitulé "Le 246e régiment d'infanterie lors de la bataille de la Marne (5-9 septembre 1914)"

  • Ce régiment de réserve du 76e régiment d'infanterie est mis sur pied à Coulommiers dès le 4 août 1914, par prélèvement sur les cadres des officiers et sous-officiers du 76e régiment d'infanterie, constituant le noyau actif du corps et des réservistes de tous grades. C'est le 10 août 1914, à 5 heures du matin que le régiment quitte ses cantonnements pour se rendre à la gare. L'un des soldats les plus connu de ce régiment est le lieutenant de réserve Charles Péguy.

Texte extrait de l'article suivant : René-Charles Plancke, "Garnisons de Seine-et-Marne : le 76e R.I. et le 276e R.I.", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n°12, avril-mai 1990, pages 22 à 25. (AD77, REV1705/3)

Documents ressources

Les cotes indiquées permettent la consultation de ces ouvrages et documents en salle de lecture des Archives départementales.

  • Copie et extraits du Journal de marche du 276e régiment d'infanterie.
    Cote : J437
  • Campagne de 1914-1918 : historique du 35e régiment d'infanterie territoriale.
    Cote : AZ1114
  • H. Moulin, Notice historique sur le 7e régiment de dragons, 1913-1914, 14 p.
    Cote : MDZ806
  • Yves Barjaud, "Un régiment seine-et-marnais : le 31e R.I.", In Bulletin A.H.C., n°5, juillet 1974.
    Cote : MDZ1300
  • René-Charles Plancke, "Le 29e régiment de dragons", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n°3, octobre-novembre 1988, p. 23.
    Cote : REV1705/1
  • René-Charles Plancke, "Insigne : le 31e régiment d'infanterie", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n° 14, août-septembre 1990, pages 40 à 44.
    Cote : REV1705/3
  • René-Charles Plancke, "Garnisons de Seine-et-Marne : le 76e R.I. et le 276e R.I.", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n°12, avril-mai 1990, pages 22 à 25.
    Cote : REV1705/3
  • René-Charles Plancke, "Les garnisons de Seine-et-Marne", In Notre Département : la Seine-et-Marne, n°22, décembre 1991 - janvier 1992, pages 26 à 28.
    Cote : REV1705/5

Voir aussi

Sur ce site

Commémoration

Sur Internet