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L’Antiphonaire de Saint-Séverin de Château-Landon est sans doute, par sa taille et par la richesse de sa décoration, l’un des plus beaux documents conservés aux Archives départementales de Seine-et-Marne. Il a d’ailleurs été classé comme « Monument historique » (arrêté du 11 mai 1939).
Recueil des pièces de chants grégoriens utilisées au cours de la messe, il est dû, comme l’indique la dédicace latine, à la « munificence » d’Henri de La Grange-Trianon, abbé de Saint-Séverin de Château-Landon depuis 1689. L’ouvrage n’est pas daté et est resté inachevé, mais on peut circonscrire sa réalisation globale à la période allant de 1689 à janvier 1731, date du décès de l’abbé qui assuma son rôle à la tête de l’abbaye pendant quarante-deux ans et qui y fut enterré.
Malheureusement, aucun document ne nous a été transmis sur sa fabrication (atelier, copistes…) et l’on doit donc se contenter de cette datation large (fin XVIIe-début XVIIIe siècle), des caractéristiques propres du manuscrit, des comparatifs possibles avec d’autres livres liturgiques de même facture et de l’inventaire après décès de l’abbé pour mieux cerner la personnalité du commanditaire et l’inscrire dans son époque.
Cote : 188EDT1S1
Henri de La Grange-Trianon, chanoine régulier de Saint-Victor, seigneur de Roziers et prieur d’Hornoy près d’Amiens, le commanditaire du document, est issu d’une grande famille de parlementaires qui compte d’autres grands abbés dans ses rangs.
Son grand-père, Sébastien de La Grange-Trianon, mort en 1640, était secrétaire du Conseil. Son grand-oncle, Innocent de La Grange-Trianon était conseiller au Parlement et seigneur de Neuville (Val d’Oise), propriété qu’il légua à son fils Charles, constructeur de l’actuel château (1640) et frère de l'abbé Sébastien de La Grange aumônier du roi, chanoine de la Sainte-Chapelle, et abbé de Saint-Acheul, prés Amiens, décédé à Issy, près Paris, le 7 mai 1637.
Sébastien et Innocent de La Grange sont tous deux les fils d’un maître d’hôtel de la reine Catherine de Médicis et descendent de Michel de La Grange-Trianon, seigneur de Trianon (ferme fortifiée à Epinay près Luzarches, Val d’Oise), maître de la Chambre aux Deniers, Garde des Monnaies, échevin de Paris (1457) et prévôt des Marchands (1466).
Le père d’Henri, Louis de La Grange-Trianon (mort en 1706), était lui, seigneur de Nandy (Seine-et-Marne) et Marcouville (Eure), conseiller au Parlement de Paris (28 juin 1640), président en la seconde Chambre des requêtes (décembre 1651) et sa mère était Marguerite Martineau (morte en 1695), elle-même fille d’un Trésorier des Parties Casuelles. Le couple avait eu 10 enfants, quatre garçons puis six filles dont deux jumelles, Henri étant le 4e et dernier garçon de la fratrie. Le deuxième fils, Charles deviendra abbé de Saint-Sever et les quatre dernières filles, religieuses au prieuré fontevriste de Hautes-Bruyères (Saint-Rémil’Honoré, Yvelines), à l’abbaye cistercienne de Pont-aux-Dames (aujourd’hui Couilly-Pontaux- Dames, Seine-et-Marne) et à Viriville (Isère).
L’abbaye de Saint-Séverin de Château-Landon doit son rayonnement, au cœur du Gâtinais et au delà, à sa fondation royale, vers 545, par Childebert 1er, fils de Clovis, en reconnaissance de la guérison de son père par le saint et en raison de la sépulture et des reliques de Saint Séverin conservées à l’abbaye et attirant les pèlerins. Les exceptionnelles peintures murales réalisées au XIIe siècle pour la crypte de l’abbaye ont encore magnifié son aura, entretenue par la communauté des chanoines de Saint-Augustin qui la dirigent. De nombreux personnages célèbres y feront halte comme Thomas Beckett, archevêque de Cantorbéry, qui consacre la nouvelle abbatiale en 1167.
Pour autant, des destructions régulières viennent frapper les bâtiments au fil des siècles et la mise en commende affaiblit l’abbaye et ses revenus jusqu’à la Révolution et la vente de l’ensemble comme bien national.
Henri de La Grange-Trianon a été nommé abbé de Saint-Séverin de Château-Landon par ordonnance royale du 28 mai 1689, après la démission de son prédécesseur Pierre-François Séguier, abbé en titre depuis 1667. Quand il prend possession de son abbaye, il est dans la force de l’âge (33 ans) et celle-ci s’est aussi en partie relevée des grandes difficultés du siècle précédent profitant d’une certaine tranquillité à défaut de prospérité. Les religieux sont peu nombreux (6 ou 7 en 1699) et seuls les réparations et les conflits avec la paroisse Notre-Dame semblent rythmer leur quotidien (préséances, dîmes…). C’est dans ce contexte un peu plus favorable que la commande de l’Antiphonaire a été passée.
Au décès d’Henri de La Grange-Trianon, à l’âge de 75 ans, le 6 janvier 1731, l’inventaire de ses biens a été réalisé le 16 mars de la même année par devant Maurice Delaveau, notaire à Château-Landon. Ces minutes révèlent un goût certain, sinon pour l’opulence, du moins pour le confort. Monsieur l’abbé possède une belle argenterie estimée 810 livres, de grands flambeaux aux armes estimés 50 livres, une tabatière d’argent à ses armes et d’autres objets précieux : « montre à boîte de cuivre argenté, garni de chagrin et clou argenté, garni de chagrin et chaîne d’argent », flacon de cristal garni d’argent, « canne à lorgnette garnie d’argent », baromètre et thermomètre, et quelques tableaux religieux. Son lit est sobre et distingué, « en bois de noyer garni d’une housse d’indienne brune et rouge, le soubassement de même, le seuil et le dossier de Marseille et le tour du lit de taffetas brodé, garni d’une paillasse, deux matelas, une couverture de laine et une petite courtepointe ».
Il possède, par ailleurs, une autre chambre (celle des invités ?) avec « un grand lit à la duchesse, de damas, galloné d’un ruban, les rideaux étant de petite serge bleu avec de petits gallons blanc, avec une paillasse, un lit de plume, un traversin, le tout estimé 200 livres ». On retrouvera des rubans, roses cette fois, dans la décoration de l’Antiphonaire.
Mais la partie la plus évocatrice de l’inventaire après décès d’Henri de La Grange-Trianon concerne sa bibliothèque.
On y trouve les ouvrages classiques de théologie et de pratique religieuse (Bibles, Histoire sainte, bréviaires) ; des ouvrages historiques et des biographies dont certaines témoignent de la curiosité de leur propriétaire ( Histoire de Pline, Vies de Plutarque, Histoire du Concile de Trente, La Vie des Pères, Histoire de Charles Quint, Histoires de France et de Hollande, la Vie de Monsieur Descartes, La Vie de Mahomet) ; des essais, des ouvrages de politique ou de morale De l’Esprit de Montaigne, La Philosophie de Gassendi, Les Essais de morale de Nicolle, Les œuvres de Machiavel, Le Testament politique de Colbert), mais aussi des « modernités » qui confirment l’ouverture au siècle de l’abbé. Henri de La Grange-Trianon aime en effet le théâtre : il possède le Théâtre italien, mais aussi tout Molière en sept tomes. Il aime « les contes et nouvelles » et les plus légers : ceux de Boccace et ceux de la Fontaine. Il peut lire aussi l’ Histoire de Mélusine.
Enfin, il sacrifie au goût de l’époque avec deux ouvrages sur l’art de jardins, celui de La Quintinie et celui de Legendre sur « La manière de cultiver les harbres ».
Le goût pour la nature et pour la mise en scène sont deux caractéristiques que l’on retrouve dans le décor précieux que l’abbé commande pour l’Antiphonaire de Château-Landon, sans que l’on puisse néanmoins affirmer qu’il l’ait personnellement imposé ou que « c’était dans l’air du temps ». On trouve en effet le même esprit, (usage des fleurs, composition) dans un ouvrage comme le Recueil des devises et emblèmes offert au XVIIe siècle à Marie de La Tour d’Auvergne, duchesse de La Trémoille, (conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal) ou dans l’ Histoire de Louis Le Grand, contenue dans les rapports qui se trouvent entre ses actions et les qualités des vertus des fleurs et des plantes, ouvrage de Jean Donneau de Vizé orné en 1688 par un peintre anonyme de superbes gouaches sur vélin.
Ce goût, hérité du Moyen Age avec les livres d’heures illustrés de plantes, se développe au XVIe siècle avec des manuscrits remarquables dont le fleuron reste celui des Grandes Heures dites d’Anne de Bretagne. Son auteur, Jean Bourdichon (1457 ou 1459-1521) y a dessiné avec un grand réalisme, issu de ses séances d’herborisation dans le val de Loire, 337 plantes identifiées avec leur nom latin et leur nom français.
Il se poursuit au XVIIe siècle avec les commandes royales.
A l’époque de Louis XIV et sur son ordre, des manuscrits sont en effet enluminés pour l’usage du roi à la chapelle de Versailles par l’atelier des Invalides dont les revenus sont alimentés par les fonds de prieurés et abbayes.
On peut ainsi remarquer un missel et un vespéral datés respectivement de 1688 et de 1692, appelés traditionnellement « Heures de Louis XIV » et qui sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. On y trouve le même intérêt pour les plantes et les médaillons figurant des monuments ou des paysages mais seuls les manuscrits royaux développent abondamment les motifs d’architecture et les scènes de représentation royale, l’Antiphonaire de Château-Landon restant sur les seuls thèmes du paysage, des oiseaux et de la botanique.
Mais il existe aussi un « Graduel et antiphonaire à l’usage de Saint Louis », réalisé en 1682 pour Louis XIV et toujours conservé au Musée de l’Armée. Ses lettrines fleuries et ses médaillons de paysages sont très proches des décors de l’Antiphonaire de Saint-Séverin.
Ces ressemblances troublantes permettent-elles de penser que l’Antiphonaire a été conçu et réalisé à Paris à l’atelier des Invalides ? C’est en tout cas une très forte probabilité qui s’expliquerait facilement par les liens entretenus depuis sa fondation entre l’abbaye « royale » et la royauté. Auquel cas, la création des enluminures serait à dater plus précisément de la période 1689 (nomination de l’abbé)-1710 (fermeture des ateliers des Invalides).
Comme pour l’ouvrage consacré à Louis XIV de Donneau de Vizé en 1688, l’Antiphonaire de Château-Landon par sa qualité, rayonne sur son mécène dont le blason s’épanouit sous le titre, alternativement vermillon et noir :
ANTIPHONARIUM
ET GRADUALE
AD USUM
INSIGNIS ET REGALIS
ECCLESIAE
S SEVERINI
DE CASTRONANTONIS
« de gueules au chevron d’argent, chargé d’une autre chevron de sable vivré, accompagné de trois croissants d’or, deux en chef et un en pointe. Comme support, deux lions armés et lampassés, le tout timbré d’une couronne comtale et sommé de la mître et de la crosse abbatiales ». La page de titre est entourée de fleurs disposées en bandeaux :
L’ouvrage est protégé par une reliure en cuir (peau de truie) sur ais de bois, avec de gros nerfs au dos et décoré d’un simple filet à froid de trois lignes représentant un losange inscrit dans un rectangle central avec effet de perspective aux angles. L’encadrement et les fermoirs de cuivre ont disparu. L’ensemble a été « racomodé par Ardiny aîné le 25 juillet 1820 ». La tranche est dorée.
Aujourd’hui, trois sections rythment le volume, composé de 230 pages de grands feuillets de vélin (51,5 x 70 cm) :
La première section comporte donc 6 « encadrements » et 15 lettres capitales ornées.
Les « encadrements » sont en réalité des bandeaux de 6,3 cm de large sur la partie verticale et de 7 cm de large sur la partie horizontale où s’entremêlent librement des fleurs au naturel. Ainsi, sur la page de titre, on reconnaît aisément anémones, œillets, roses, pervenches, tulipes, fuchsias, lis, pâquerettes, pensées, digitales, violettes et campanules.
Les couleurs, très fraîches, ont une dominante rose avec des effets de veinage rose sur blanc sur certaines fleurs comme les tulipes, et les lis. L’or n’est pas utilisé, mais le peintre produit des « effets or » avec du jaune et du brun pour les encadrements des cartouches et les lettres. Une variante à ces bandeaux consiste à introduire des cartouches au centre.
Ainsi, au fol. 1 les deux cartouches verticaux figurent des paysages (bois, arbres et montagne bleutée), surmontés de vases et de deux oiseaux, un chardonneret et un pinson dont les couleurs du jabot sont alternées selon qu’ils sont sur le bandeau de gauche ou le bandeau de droite. Les cartouches sont eux-mêmes décorés de rubans bleus. L’absence de symétrie dans la disposition des fleurs procure un effet particulièrement vif et fantaisiste.
Enfin, la lettrine, composée dans un « presque » carré central (6,8 cms de hauteur sur 7 cms) est elle-même encadrée de fleurs formant des bandeaux de 14, 9 cms sur 14, 5 cms, ce qui ajoute au sentiment d’abondance de cette page multicolore.
Des fleurs, des oiseaux, des rubans, mais aussi des cœurs ! Au folio 21, l’encadrement de fleurs s’orne dans un filet bleu de l’emblème abbatial : la mître et la crosse (devenue feuillage), flanqué de deux cœurs roses ombrés d’un relief charnu sur les bandeaux horizontaux et de trois cœurs sur les bandeaux verticaux. L’ensemble est souligné de rubans roses moirés de bleu.
Plus loin, au folio 65 (section II), le dernier bel encadrement de fleurs peintes du volume associe des cartouches de paysages sur fond rose (en haut) et sur fonds bleu (en bas) tandis que la lettre principale, un P, se dégage de fleurs, de draperies, de galons et de passementeries. Les lettres majuscules associent également fleurs et oiseaux (paons, mésange et chardonneret, fol. 7 ou papillons fol. 21).
Cependant, à partir du folio 23, un autre principe est retenu pour les lettrines : la lettre A se détache seule sur un paysage d’arbre et de rivière, avec une forteresse et au fond un village, une colline et un moulin. De même, au folio 24, la lettre F se dégage sur un fond de paysage avec arbre, rivière et maison.
Serait-ce un hommage discret à Château-Landon, de même que le peintre a discrètement honoré l’abbé ?
Il est probable que ce changement de manière corresponde aussi à un changement d’enlumineur intervenant sur le manuscrit.
Les peintures de fleurs qui demeurent à la section II (fol. 29, 36, 48, 62, 86) ne sont plus en effet que des pastiches grossiers de narcisses, roses et tournesols recollés sur le parchemin. La belle époque est passée : les images « toutes faites » remplacent les fleurs peintes avec art et les compositions étudiées.
A moins, autres hypothèses, que le financement de cette belle opération ne se soit tari (mort du mécène ?) ou que, les ateliers fermés, l’on ait préféré, faute de moyens et de compétences, une solution de facilité et d’économie.
En effet, à partir du folio 27 (section I), les peintures des lettres disparaissent au profit de lettres découpées dans des gravures et collées sur le vélin : la lettre C au vermillon est décorée d’un décor de bustes et guirlandes, angelots et masques. De même, au folio 50 avec une tentation de saint Antoine entouré de monstres et dragons volants, puis au folio 56 avec le sacrifice d’un roi à genoux devant une colonne fumante.
Cette évolution est encore plus sensible à partir de la deuxième section puisqu’une nouvelle pagination est mise en place avec utilisation de grandes lettres bleues (18), et surtout collage de gravures : paysages de ruines antiques animées de personnages ou animaux fol. 26 et 81, Sainte Geneviève, encadrée de deux personnages sur fond de bataille, entre un diable essayant d’éteindre son cierge avec un soufflet, et un ange essayant de le rallumer (par Mariette fol. 31. Cette pratique du collage de gravure devient systématique à la troisième section : gravure de Jean Messager représentant la Nativité, fol. 9, la Cène, fol. 10, église baroque et palais fol. 25, paysage avec ruines, fol. 52 et à nouveau gravure de Messager représentant des martyrs et des saints, fol. 68.
Le temps du travail long, minutieux et précieux des peintres en lettres est en tout cas passé. La gravure offre rapidité et économie.
Autres temps, autres mœurs, l’Antiphonaire se livre aussi à d’autres fantaisies, qui n’ont plus rien de religieux et n’en recherchent même pas le prétexte.
Ainsi, on se risque, dans cet ouvrage d’église, à revenir sur les parties anciennes et à coller, (section I, fol. 8), le dessin aquarellé d’une rose en fleur avec ses épines sur un dessin géométrique de rinceaux et de palmes formant un coeur et portant une draperie mauve sur laquelle sont calligraphiés ces vers galants :
« Le présent est fort peu de choses
Mais enfin, c’est tout de mon mieux
N’ayant rien de plus précieux
Qu’en janvier une vive rose
Des palmes, un cœur et des vœux ».
Il est vrai que de fleurs en cœurs, la tonalité était donnée et que les belles partitions grégoriennes à quatre lignes rouges appelaient d’autres fantaisies que leurs seules notes rectangulaires et noires.
À la Révolution française, les biens des abbayes sont placés sous séquestre et Saint-Séverin n’échappe pas à la règle avec une adjudication en date du 19 mars 1791.
Par ailleurs, les archives de l’abbaye devaient être transférées aux Archives départementales (ce fut le cas en partie pour les documents d’intérêt économique), les livres et manuscrits liturgiques prenant le chemin de la bibliothèque municipale du chef lieu de département.
Mais l’Antiphonaire avait, semble-t-il, été préalablement soustrait à l’abbaye et conservé au presbytère. À l’initiative de la mairie, un contrat de dépôt a donc été conclu avec les Archives départementales (22 décembre 1997), permettant plusieurs transferts de manuscrits liturgiques qui ont ainsi rejoint le reste des archives produites par l’abbaye au fil des siècles :
L’Antiphonaire a, de ce fait, pu bénéficier en 2004 d’une mise en valeur lors de l’inauguration des travaux de restauration de la maison de retraite départementale, puis en 2007 d’une campagne de numérisation et en 2008 de la mise en ligne d’un diaporama commenté sur le site internet des Archives départementales.
L’inauguration de la Maison de la Pierre à Château-Landon (10 octobre 2015), permettant une restitution sur place et aux habitants, sous forme numérique, des plus belles pages de ce chef d’œuvre, la publication d’un article dans la revue locale Les Cahiers du passé marquent l’aboutissement des connaissances actuelles que nous pouvons partager sur l’Antiphonaire.
Bien des interrogations demeurent (en particulier sur le ou les auteurs des peintures). Néanmoins, et au-delà de l’usage perdu d’un livre liturgique devenu Monument historique et donc avant tout « objet d’art », reste, pour notre imaginaire et le plaisir des yeux, un ouvrage plein de gaieté, « fleuri » et précieux : le témoignage vivant de métiers anonymes, (peintre sur parchemin, relieur) au service d’un seigneur abbé, « bien de son temps » et agissant « pour la plus grande gloire de Dieu et… de la nature ».