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Le village de Blandy s’est implanté dans un endroit déjà très fréquenté. Durant la Préhistoire, cette partie humide de la Brie était attirante. Les archéologues ont retrouvé de nombreuses pierres taillées ou polies, des traces d’occupation au Paléolithique et Néolithique. De nombreux documents attestent aussi d’un peuplement important dans l’Antiquité dans la plaine sud de l’Ancœur. Le nom de Blandy a d’ailleurs une origine gallo-romaine, « Blandiacum » signifiant « le domaine de Blandus ou Blandius ».
À l’époque mérovingienne, Blandy compte un groupe paroissial composé de deux bâtiments : l’église Saint-Maurice et une chapelle, dont on a retrouvé les vestiges à l’intérieur de l’enceinte du château, probablement chacune avec une fonction spécifique. Une nécropole, située entre les deux édifices, s'est spécialisée dans l'accueil de sépultures de très jeunes enfants. On a retrouvé près de 70 sépultures à proximité du chevet de la plus petite église.
Fief majeur de la Brie, le comté de Melun appartient depuis 1016 au domaine royal. Le roi est lui-même comte de Melun et il nomme un vicomte pour assurer son autorité sur place. Blandy se trouve à la limite de la Champagne et assure la sécurité du roi et de Paris. Le château est à la fois l’expression du pouvoir royal et une position stratégique pour la surveillance du comte Thibaud de Champagne.
Du XIIIe siècle datent les première mentions manuscrites qui ne concernent que la terre de Blandy. En 1225, Louis VIII passe une nuit à Blandy. Il n’est pas question de château, mais on peut supposer l’existence d’un manoir. Le manoir primitif est en effet construit aux alentours de 1220. L’enceinte, de forme ovale, est constituée d’un simple mur précédé d’un fossé. Seules trois tours existent alors : la tour carrée (tour porte), la tour de justice et la tour nord (tour devers l’église). Les recherches n’ont pas permis de certifier la présence d’une tour maîtresse.
Le royaume de France s’agrandit avec le mariage de Philippe IV le Bel et de Jeanne de Navarre, héritière de la Champagne (1284). Au début du XIVe siècle, les vicomtes de Melun s’allient à une riche famille normande, les Tancarville. Le château connaît d’importants travaux d’agrandissement et d’amélioration : les anciennes courtines et les tours sont rehaussées de plusieurs mètres, on construit à la place de l’ancien mur d’enceinte un grand corps de logis plongeant dans les fossés, deux nouvelles tours sont édifiées, la tour des archives et un nouveau donjon (actuelle la tour des gardes). Durant la guerre de Cent ans (1337-1453), la France est traversée par des campagnes sanglantes et les places fortes sont renforcées pour y faire face. À Blandy, un nouveau donjon, répondant d’avantage aux avancées de l’architecture militaire, est construit.
Après la guerre de Cent ans, le château continue d’être habité par de riches familles aristocratiques qui apportent à la résidence des améliorations répondant au goût de l’époque. Les pièces sont chauffées à l’aide de poêles en carreaux de céramique, les lits avec des chaufferettes. Les ouvertures s’agrandissent et font entrer d’avantage la lumière ; certaines sont agrémentées d’un vitrage. Les murs sont décorés avec un enduit peint et les sols recouverts de carreaux de pavement faïencés. Le château devient une vraie résidence avec un confort important. Parmi les familles ayant habité à Blandy, on peut citer les Orléans-Longueville, Les Bourbon-Soissons, ou la famille de Nemours, de Savoie.
En 1707, le château est acheté par le Maréchal de Villars, également propriétaire du domaine de Vaux. En 1730, il fait transférer les chapelles au château de Vaux-le-Vicomte et abandonne le vieux château de Blandy, qui se transforme en ferme. Le château perd ses toitures et n’a bientôt plus rien d’un château fort, ce qui lui permet d’échapper au vandalisme révolutionnaire en 1789. Il tombe peu à peu dans l’oubli. Au XIXe siècle, des érudits et la Commission des Monuments Historiques redécouvrent le château de Blandy et entament des procédures de sauvetage. Son propriétaire, le duc Choiseul-Praslin, accepte de le vendre à la commune de Blandy en 1887. Il est classé au titre des Monuments historiques en 1889.
Des travaux sont menés pendant de nombreuses années par des bénévoles et des passionnés du Moyen Âge. En 1986, un plan de restauration est proposé par l’architecte en chef des Monuments Historiques, Jacques Moulin. La commune ne pouvant supporter le poids de cette restauration, le Conseil général de Seine-et-Marne (aujourd'hui Conseil départemental de Seine-et-Marne) rachète le château en 1992 pour le franc symbolique. Deux importantes campagnes de restauration et de fouilles vont se succéder. La dernière a eu lieu de 2005 à 2007 et a permis de mener à bien la restauration et l’aménagement du château.