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En s’interrogeant sur les sociétés anciennes et leurs rapports aux milieux dans une perspective de longue durée, ils ont mis en valeur l’importance de la mémoire et des héritages dans la compréhension des dynamiques actuelles de celui-ci. Parallèlement, une réévaluation des problématiques historiques s’est opérée, notamment à l’aide de nouveaux outils et concepts, amenée par une pratique scientifique plus interdisciplinaire.
Dans cette perspective, ce travail de recherche propose une modélisation partielle de cette relation des sociétés, ici médiévales, avec leur milieu : celui de la gestion des ressources, de la représentation du milieu par l’élite, ici le roi, entre les XIIIe et XIVe siècles, dans le secteur du Gâtinais (sud Île-de-France/nord région Centre, Bassin Parisien) avec des études de cas plus focalisées en Seine-et-Marne. Cette élite gérait des possessions, exerçait des droits et percevait des revenus sur différents espaces de ressources. À l’aide d’un certain type de documentation, de méthodes empruntées à l’archéologie et la géographie (Système d’Information Géographique, outils statistiques d’analyse spatiale), le but est de réfléchir sur l’organisation spatiale de ces droits et revenus, selon de multiples échelles.
Ces espaces peuvent prendre différentes configurations, être matérialisables (des moulins, des haies…) ou mentaux (des territoires d’usages, des itinéraires par exemple). Insérés dans une dynamique de longue durée, leur analyse va permettre de poser les questions suivantes : comment les élites se représentaient et s’appropriaient-elles leurs milieux ? Comment le nommaient-elles, se l’imaginaient-elles et selon quels processus d’identifications ? Comment le géraient et l’aménageaient-elles (gestion des zones humides et des ressources forestières) et sous quelles formes (réseaux et territoires) ? Comment ceux-ci coexistaient-ils (s’enchevêtraient-ils ? s’emboîtaient-ils ? y avait-il des conflits de possessions ?) ? En somme, quelles étaient les pratiques spatiales de ce groupe social vis-à-vis de son milieu. Au terme de ce travail, une partie de cette réflexion pourra être transférée vers des problématiques actuelles d’aménagement du territoire.
Marie-Pierre Buscail est spécialisée en archéologie médiévale, qu’elle pratique sur le terrain des chantiers de fouilles depuis plus de dix ans. Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (D.E.A.) Environnement et Archéologie de l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne, elle a soutenu avec succès le 11 février 2011, après 5 ans de préparation, une thèse au sein de la même Université. Travaillant sous la conduite de G. Chouquer, dans l’équipe « Archéologies Environnementales » de J. Burnouf, elle a également bénéficié pour ce projet d’une Allocation Doctorale de la Région Île-de-France.