Préparer l'opéra "Mademoiselle Louise et l'aviateur allié"
Un dossier pour étudier la Seconde Guerre mondiale à échelle d'enfant
Chers professeurs,
Les fonds des Archives départementales sont riches de documents sur la Seconde Guerre mondiale. Cette sélection est destinée aux classes préparant l'opéra "Mademoiselle Louise et l'aviateur allié" proposé par le Réseau Canopé. Plus largement, elle s'adresse aussi aux enseignants souhaitant une sélection "clé en main" pour étudier la Seconde Guerre mondiale à partir d'archives. Les documents cherchent à illustrer par des exemples locaux des éléments du contexte et différentes références historiques contenues dans cette œuvre.
- Accéder à la partition de "Mademoiselle Louise et l'aviateur allié" sur le Réseau Canopé
La sélection de documents suit la liste des thèmes abordés dans l’opéra, dans leur ordre d’apparition. Chaque document est accompagné d’une courte présentation. Les documents sont téléchargeables au format PDF ou image. À noter, si certains documents sont de brèves évocations, le cas de l'institutrice Colette Florin présente une similarité très forte avec cette fiction.
Les documents sont librement utilisables en classe. Toute reproduction à des fins pédagogiques et non lucratives est autorisée à la condition de mentionner la source "Archives départementales de Seine-et-Marne" et la cote. Pour les textes difficiles à lire, une transcription est proposée dans les PDF à télécharger. Enfin, conformément aux préconisations de la CNIL, certaines informations personnelles sont floutées pour permettre la diffusion d'archives de moins de 100 ans.
Bonne découverte
L'équipe de la médiation
Dossier réalisé en janvier 2025

Documents
L'opéra prend place au sein d'une classe, durant l'Occupation. Les personnages sont l'institutrice, Mlle Louise, et ses élèves.
- Document 1. Attestation signée par une institutrice de Saint-Mammès en septembre 1940 (cote : SC26371)
Ce document est un exemple de contrôle exercé sur le personnel des écoles publiques sous l'occupation.
- Document 2. Photographie et compte-rendu du conseil des maîtres du groupe scolaire Pasteur à Melun, 1940-1944 (cote : 4355w43)
Ces archives scolaires évoquent la propagande du Maréchal Pétain en classe, les dispositifs de Défense passive et de manière plus général l'organisation d'un groupe scolaire (horaires, types de classe, etc).
- Document 3. Notes et pages du registre d'appel de l'école de garçons de Chevry-en-Sereine (cote : 1T1009)
Ces archives scolaires évoquent le rationnement et la mise en place de l'instruction religieuse.

Suite au crash d'un avion américain, Mlle Louise a caché un aviateur survivant dans le grenier de l'école.
- Document 4. Dossier d’attribution de la Médaille de la Résistance de Robert Pivert (cote : SC51325)
Ce dossier mentionne les actions de Colette Florin (1920-2018), institutrice à Jouy-le-Châtel. A l'instar de "Mademoiselle Louise", cette institutrice a notamment assuré en 1942 le sauvetage d’un soldat américain dont l’appareil s’était abattu à Jouy-le-Châtel et fut recherchée par la Gestapo à la suite d’une dénonciation par lettre anonyme. Elle faisait partie du BCRA (Bureau central de renseignements et d'action) créé par le Général de Gaulle depuis l’Angleterre. Mlle Florin a survécu au conflit : devenue Mme Loze (elle a épousé un autre résistant), elle a obtenu la médaille de la Résistance, la croix de guerre et la Légion d’Honneur. L’école de Jouy-le-Châtel porte même désormais son nom.
- Dissertations d'élèves de Seine-et-Marne, octobre-novembre 1944 (cote : MDZ253) :
Document 5. Pierrette Dauptain, élève de seconde au collège de jeunes filles de Provins, "souvenir d'occupation"
Elle décrit notamment le crash d'un avion allié et un parachutage d'urgence. Ce témoignage permet également de montrer que les enfants peuvent être témoins d'action de résistance, comme le fait des cacher des parachutistes alliés aux autorités.
Document 6. André Gagneux, élève de 3e au collège de Juilly, "souvenirs inoubliables de la libération"
Il décrit notamment les parachutages alliés d'armes et de soldats en lien avec un groupe de résistants.
Voir aussi la page dédiée aux parachutages sur le site des Archives.


Le frère de Mlle Louise est prisonnier de guerre en Allemagne.
- Document 7. Lettres de prisonniers de guerre adressées à leurs marraines de l’école de Meaux, 1943-1944 (cote : SC32754)
En juillet 1940, environ 5000 soldats Seine-et-marnais sont prisonniers de guerre. En 1942, le gouvernement de Vichy met en place la Relève, les Français volontaires peuvent partir travailler en Allemagne, en échange de la libération de prisonniers de guerre : pour 150 000 ouvriers volontaires, 50 000 prisonniers doivent être libérés. En Seine-et-Marne, 423 volontaires sont recensés.
- Document 8. Lettre et rapport au sujet des conditions de travail d'ouvriers des Ponts-et-Chaussées réquisitionnés pour l'organisation TODT (cote : SP13)
À partir de 1943, les autorités allemandes réquisitionnent des travailleurs pour servir de main d'œuvre en Allemagne où sur la façade atlantique en France.






L'institutrice craint que les Allemands viennent interroger la classe et fouiller l'établissement.
- Document 9. Lettre du maire de Nangis adressée au Préfet de Seine-et-Marne, relatant une perquisition effectuée par des policiers allemands, 19 juillet 1944 (cote : SC27135)
- Document 10. Procès-verbal de gendarmerie du 23 septembre 1944 relatant les exactions et les assassinats effectués par la Gestapo parmi les Oblats de la Brosse-Montceaux en juillet 1944 (cote : M11410)
Voir aussi la page dédiée à la fusillade des oblats sur le site des Archives.


Pour éviter une perquisition des autorités allemandes, l'institutrice demande aux enfants de simuler une maladie, la typhoïde.
- Document 11. Instructions et rapports sur l'état sanitaire de la Seine-et-Marne, 1940-1941 (cote : SC25627)
Ces documents illustrent l'intérêt des autorités allemandes pour la surveillance des maladies contagieuses en Seine-et-Marne - notamment la fièvre typhoïde -, objets de rapport de l’inspection départementale de l’hygiène.
La nuit, les élèves écoutent la T.S.F, en ayant conscience du danger qu'ils encourent.
- Document 12. Rapport de gendarmerie sur l'arrestation opérée par les Allemands le 30 mai 1944 au motif de l'écoute de la radio étrangère (cote : SC27135)
Ce document a été sélectionné pour illustrer les risques encourus par l'écoute des radios alliées.
- Document 13. Extraits du témoignage écrit de Muguette Petit, membre de la résistance (cote : J1245)
Ces extraits illustrent notamment l'écoute de la TSF et permettent également d'évoquer le port de l'étoile jaune.
Voir aussi la page dédiée à la famille Petit sur le site des Archives.
- Document 14. Dissertation de Pierre Jacob, élève de Seconde du collège de Juilly, novembre 1944 (cote : MDZ253)
Ce récit évoque brièvement l'importance de "radio Londres" pour s'informer sur les actions alliées.
Certains habitants de la commune ont dénoncé des familles juives.
- Document 15. Lettre de dénonciation d'une femme « juive polonaise » par sa logeuse, à Changis, adressée au sous-préfet de Meaux, le 27 août 1942 (cote : M4339)
À partir de juillet 1942, un accord (Bousquet-Oberg) sur la collaboration policière charge la police française de l’arrestation des juifs étrangers et apatrides (sans nationalité). Des rafles et des déportations sont organisées, comme à Paris avec « la rafle du Vel-d’Hiv », mais aussi à Ozoir-la-Ferrière.
- Document 16. Lettre de délation au sujet d’un trafic d’animaux destiné au marché noir, adressée au chef de la Feldkommandantur, en juin 1942 (cote : M11402)
- Document 17. Lettre adressée au Préfet par le Feldkommandant, demandant l’interdiction des lettres anonymes, le 20 mars 1941 (cote : SC21471)



Les familles juives dénoncées par les habitants ont été arrêtées.
- Document 18. Lettre du commissaire de police de Fontainebleau, au maire de Samoreau, récapitulant des mesures anti-juives, 14 octobre 1940 (cote : 203EDT5H1)
Ce document récapitule les mesures d'identification et de restriction des libertés pour les personnes juives en vigueur au moment de la première rentrée scolaire sous occupation allemande.
- Document 19. Lettre de Tuchel, lieutenant SS, de Melun au préfet de Seine-et-Marne, demandant l’arrestation de juifs, le 8 mars 1943 (cote : M11409)
Cette lettre détaille les conditions matérielles des arrestations.
Les enfants cachés d'Avon
- Document 20. Bulletin hebdomadaire des Renseignements généraux au Préfet du 25 janvier 1944 (cote : SC26489-1)
Les pages 11 à 13 évoquent l'arrestation de Paul Mathéry, du Père Jacques (Lucien Bunel), et des trois enfants juifs cachés au Petit Collège d’Avon
- Document 21. Récit de Jean Pelissier "Le Père Jacques de Jésus », dans La Croix, 28 janvier 1946 (cote : AZ4524)
Comme dans le film de Louis Malle, ce récit relate le déroulement des arrestations dans le Petit Collège et la phrase "Au revoir mes enfants", inspiration d'un dialogue dans "Mademoiselle Louise et l'aviateur allié"
- Document 22. Dossiers d’attribution de la Médaille de la Résistance pour la Ville d’Avon et du Petit Collège des Carmes, 1946 (cote : SC51325)
Ces pages résument les actes de résistance du personnel de la commune d'Avon et du Petit Collège des Carmes.
Voir aussi la page dédiée au Père Jacques sur le site des Archives.





Suite à une dénonciation, la Police française est sur le point d'arrêter l'institutrice.
- Document 23. Procès-verbal et billets de train de transfèrement à Drancy de juifs français demeurant à Chelles par la gendarmerie nationale, le 19 juillet 1944 (cote : M11409)
- Document 24. Lettre sur le transfert vers le camp de Beaune-la-Rolande de juifs étrangers, habitants à Chelles, par la gendarmerie, via la supervision du chef de district de la Police d’Etat à Chelles, 16 juillet 1941 (cote : M4144)


L'aviateur caché par Mlle Louise va tenter de rejoindre les réseaux de Résistance afin de gagner la Zone Non Occupée.
- Document 25. Correspondance de la propagande gaulliste faite à l'école Lafayette de Champagne-sur-Seine et documents liés à la tentative de ralliement de l’élève Georges Églin aux Forces Françaises Libres, du 23 juin au 16 juillet 1941 (cote : SC25573)
Voir aussi la page dédiée aux résistants sur le site des Archives.






L'institutrice va tenter d'obtenir de faux-papiers pour échapper à une arrestation.
- Document 26. Arrestations opérées par les Allemands en février 1944 pour trafic de carte d’identité (cote : SC27135)
Le commissaire Auguste Calas
- Document 27. Dossier d'attribution de la Médaille de la Résistance d’Auguste Calas, commissaire principal de police (cote : SC51325)
- Document 28. Dossier d'arrestation d’Auguste Calas, arrêté le 16 septembre 1943 et contenant une lettre écrite par Auguste Calas au Préfet de Seine-et-Marne depuis la prison de Fontainebleau, le 2 janvier 1944 (cote : 3384w7)



Questionnaire
Document 1. Attestation, septembre 1940 (cote : SC26371)
- Quelle est la date de ce document ? 6 septembre 1940
- Qui a écrit cette attestation ? Eliane Pauline Gervais
- Quelle est sa profession ? Elle est l’institutrice de l’école de Saint-Mammès (Seine-et-Marne).
- Quelle obligation doit-elle respecter pour avoir le droit d’enseigner ? (une bonne réponse)
- Elle doit devenir membre du parti nazi (parti politique allemand présidé par Adolf Hitler)
- Elle ne doit pas appartenir à une association secrète [avoir la nationalité française et ne pas être juive]
- Elle doit jurer fidélité à Philippe Pétain, le chef de l’Etat français pendant l’Occupation
- Observe bien la photographie de cette classe et de ses élèves. Note au moins 2 différences avec aujourd’hui :
Cette classe ne comprend que des garçons (les écoles ne sont pas mixtes, sauf dans les villages où il y a peu d’instituteurs). Les tables sont en bois. Les élèves sont habillés avec des chaussettes hautes, des vestes et des bermudas. - Sur le mur au fond de la classe, un portrait de Philippe Pétain a été accroché. A-t-on avis pourquoi ? (plusieurs bonnes réponses)
- Parce que c’est obligatoire
- Parce que c’est le chef de l’Etat Français (régime de Vichy) sous l’Occupation allemande
- Pour que les élèves apprennent à le reconnaître et l’admirer
Document 4. Dossier d’attribution de la Médaille de la Résistance de Robert Pivert (cote : SC51325)
- Qui est Mlle Florin ? L’institutrice du village de Jouy-le-Châtel
- Que fait-elle le 20 décembre 1942 ? Elle sauve un aviateur américain dont l’avion s’est crashé.
- Par qui a-t-elle été recherchée ? Par la Gestapo
- Comment les autorités allemandes ont su ce qu’elle avait fait ? Par une lettre de dénonciation anonyme
- D’après Pierrette, que se passe-t-il dans son village en juin 1944 ? Le crash d’un avion allié
- À quel « miracle » assiste-t-elle ? Le pilote saute en parachute à temps.
- Que deviennent les soldats et leur matériel ? Les parachutes sont cachés dans les meules de foin et les gens leur donnent des vêtements civils et les cachent. Si nous savons que dans le cas du Père Jacques qui a caché 3 enfants juifs parmi les élèves de son collège à Avon sans mettre les autres élèves dans la confidence, ce document nous permet de constater que comme Pierrette, qui est au lycée, les enfants peuvent parfois être témoins d’actions de Résistance.
Document 8. Lettre d'un ouvrier des Ponts-et-Chaussées réquisitionné pour l'organisation TODT (cote : SP13)
- Quels sont les horaires de travail de l’ouvrier Lafièvre ? Il travaille de 7h du matin à 18h.
- Quelles tâches lui sont confiées ? Il travaille dans une carrière souterraine, afin d’extraire des matériaux de construction. Il doit parfois se charger de pousser les wagons, d’installer des rails pour ces derniers, récupérer les pierres…
- Quelles sont ses conditions de vie (sommeil, alimentation, etc) ? Il s’agit de mauvaises conditions : il est sous-alimenté, il dort sur un lit très sommaire : une paillasse. Il n’a pas de feu dans le dortoir pour se réchauffer.
Document 11. Instructions et rapport du service hygiène de la préfecture de Seine-et-Marne (cote : SC25627)
- D’après la lettre du 21 septembre 1940, indique ce que dois transmettre le service d’hygiène au médecin-chef de l’armée allemande (Oberstabsarzt) tous les 10 jours ? Un compte-rendu sur l’état de santé de la population civile du département
- Dans quel cas, un rapport spécial doit être envoyé ? Si les maladies sont épidémiques
- Dans quel cas, un note doit être ajoutée au rapport ? Si des membres de l’armée allemande habitent dans la maison ou le lieu infecté.
- D’après le tableau, combien de personnes souffrent de la fièvre typhoïde entre le 20 et 29 février 1941 ? 2 personnes
Document 13. Extraits du témoignage écrit de Muguette Petit, membre de la résistance à Dammarie-lès-Lys (cote : J1245)
- D’après le récit, comment M. Zilbenbergue fait-il pour cacher l'étoile jaune qu'il doit obligatoirement porter ? Il met le rabat du col de son manteau par dessus
- Que fait M. Zilbenbergue chez la famille Petit ? Il vient écouter « Radio Londres » sur le poste TSF (Télégraphie Sans Fil, autrement dit un poste récepteur de radio) de la famille.
- Note un indice qui montre que cette activité est interdite ? Le volume sonore de la radio est mise « bien bas ». La TSF n’a pas de casque, c’est le seul moyen d’être discret. Par ailleurs, un poste TSF reste encore cher, aussi, ce n’était pas rare que les gens se réunissent pour écouter ensemble.
Document 15. Lettre au sous-préfet de Meaux, 27 août 1942 (cote : M4339)
- Pour quel motif la femme logée est-elle signalée ? Car c’est une femme juive d’origine étrangère (polonaise). À partir de juillet 1942, un accord (Bousquet-Oberg) sur la collaboration policière charge la police française de l’arrestation des juifs étrangers et apatrides (sans nationalité). Des rafles et des déportations sont organisées, comme à Paris avec « la rafle du Vel-d’Hiv », mais aussi à Ozoir-la-Ferrière.
- D’après sa lettre, pourquoi l'autrice dénonce-t-elle sa locataire ? Pour ne pas avoir d’ennui avec la police
Document 19. Lettre du lieutenant SS Tuchel au préfet de Seine-et-Marne, 8 mars 1943 (cote : M11409)
- Note les prénoms des personnes devant être arrêtées par la police : 4 personnes juives habitant à Varreddes et Fublaines : Léon, Colette, Isaac et Rachel
- Quels éléments ces personnes ont-elles le droit d’emporter ? Des couvertures et 1 valise chacun maximum contenant du ravitaillement (pour 1 jour), des vêtements, chaussures ou des articles de toilette.
- Pourquoi ces personnes sont-elles arrêtées ? Parce qu’ils sont juifs
- Après leur passage à Melun (siège de la Kommandantur), où doivent-elles être transportées ? Au centre de rassemblement des israélites de Drancy
- Que se passe-t-il pour leurs logements ? Ils sont fermés à clés et scellés. Les clés sont déposés à la Kommandantur.

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