Outil

Faire l'histoire d'un combattant

Les archives familiales et les monuments aux morts

Une première source d'informations

Dans les Archives familiales, il n’est pas rare de retrouver :

  • des papiers d’état civil (acte de naissance, de mariage, de décès) contenant des informations précises sur le nom de famille, les différents prénoms (dans l’ordre), la date et le lieu de naissance du soldat recherché ;
  • les jugements d'adoption par la Nation des enfants ;
  • le livret militaire du soldat permettant de connaître l’ensemble de son parcours en commençant par le numéro de son unité ainsi que ses différentes affectations et ses années de service.
  • des lettres, des journaux personnels, des cartes postales, des photographies, des mémoires, des décorations (médaille militaire, croix de guerre, Légion d’honneur) permettant de retracer en partie le destin du soldat recherché.

Les actes d'état civil, s'ils ne se trouvent pas dans les papiers de famille, peuvent être consultés :

  • Décès :
    • acte de décès : le décès est transcrit au moment du décès ou postérieurement à celui-ci (dans les mois qui suivent ou bien à la fin de la guerre)
    • mention marginale : la mention du décès est inscrite en marge de l’acte de naissance

Les actes de désaveu en paternité sont établis par les soldats à leur retour. Ceux-ci s’engagent dans une procédure judiciaire qui aboutit à un jugement du Tribunal de première instance, ensuite transcrit sur le registre d’état-civil. Ces actes sont assez fréquents pour les combattants de la Première guerre mondiale (pour les jugements, voir la série UP). En effet, tout enfant né dans les liens du mariage est juridiquement reconnu comme étant celui du couple. Aussi, si la date de naissance de l’enfant ne coïncide pas avec une période de conception où le mari était encore présent, ce dernier peut s’engager dans une procédure de désaveu de paternité.

La reconnaissance en paternité prend, elle, la forme d’une déclaration devant l’officier d’état-civil ou le notaire. La procédure peut également, comme le désaveu en paternité, passer par un jugement du Tribunal de première instance. Il s’agit dans ce cas-là d’une naissance hors des liens du mariage.

Les monuments aux morts des villages et villes constituent une source supplémentaire. L'Université de Lille propose en ligne un site ayant pour vocation de recenser tous les monuments aux morts de France, Belgique et du monde entier.

Le registre matricule : une source incontournable

Contenu

Conservés aux Archives départementales dans la sous-série 1R, ces registres – communément appelés registres matricules – recensent tous les hommes d’une même classe d'âge peu importe l’arme dans laquelle ils ont été versés (infanterie, génie, cavalerie, artillerie, etc.). De tels registres, établis par les services de recrutement de l'armée, existent depuis 1867. La fiche matricule constitue l'équivalent du livret militaire, conservé, lui, par le combattant et sa famille. Ce dernier document constitue une archive privée.

Attention, les registres matricules des officiers sont conservés au Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT) et ceux des coloniaux au dépôt des Archives d’outre-mer à Aix-en-Provence.

Chaque fiche signalétique fournit des informations précieuses sur l'individu telles que les caractéristiques physiques, les adresses successives de domicile, le degré d’instruction ou encore des informations médicales. Elle détaille également les affectations, les campagnes militaires, voire les conditions de décès du soldat. C’est donc la meilleure façon de connaître les grandes lignes de la carrière militaire du soldat recherché.

Les registres matricules sont établis dans le département où le soldat est recensé, soit son lieu de résidence l'année de ses vingt ans. Les registres matricules postérieurs à la classe 1940 sont conservés, quel que soit le département, au Centre des archives du personnel militaire à Pau :

Accéder au site internet du centre des archives du personnel militaire de Pau

Consultation

Les registres matricules sont librement communicables pour les classes 1912 à 1921 (arrêté du 20 décembre 2012 portant une dérogation générale à l'article L213.2 du Code du Patrimoine). Pour les périodes antérieures à 1912 et postérieures à 1921, en présence d'informations non communicables (mentions médicales, de vie privée, judiciaires...), la consultation et la reproduction pour des recherches à caractère généalogique sont autorisées. La consultation par un membre extérieur à la famille est également autorisée mais la reproduction doit être faite en occultant les éléments non communicables ( Note AD/DEP 3153 du 23 juin 1995). Pour ces deux types d'utilisation, il est nécessaire de remplir un formulaire :

Accéder au formulaire sur la page Communicabilité

Pour savoir quel registre consulter, il faut connaître la classe de l’individu, obtenue en ajoutant vingt ans à son année de naissance (par exemple, un homme né en 1895 appartient à la classe 1915). Il faut également et surtout connaître son lieu de résidence à l’âge de ses vingt ans, ce qui permettra d'identifier le bureau de recrutement dont dépendait sa commune. Il existait trois bureaux de recrutement en Seine-et-Marne :

  • Le bureau de Melun
  • Le bureau de Coulommiers
  • Le bureau de Fontainebleau

A partir de la classe 1930, Melun devient l'unique bureau de recrutement pour la Seine-et-Marne.

Lorsque le lieu ou la date de recensement militaire ne sont pas connus, vous pouvez consulter de façon systématique les tables alphabétiques par classe tenues par chacun des bureaux.

Consulter les tables alphabétiques en ligne par classe tenues par chaque bureau de recensement

Faire l'histoire d'un Poilu

Le site "Grand Mémorial"

Pour les Poilus, quel que soit le département de recrutement, vous avez la possibilité de faire une recherche directement aux nom et prénoms de la personne sur le site Internet Grand Mémorial.

Cette base réunit les registres matricules des Archives départementales et le fichier des Morts pour la France du ministère de la Défense. Les registres matricules des soldats entre 1887 et 1921, soit 103 491 fiches, conservés par les Archives départementales de Seine-et-Marne, y sont indexés et interrogeables par nom, commune.

Le site "Mémoire des Hommes" : une mine d'informations en ligne

Ce site propose seize bases de données "Conflits et opérations" :

Accéder aux bases de données "Conflits et opérations" sur Mémoire des Hommes

Pour retrouver un combattant décédé au cours de la Première Guerre mondiale, la recherche doit commencer par la consultation de la base de données correspondante :

Consulter la base de données du site Internet Mémoire des Hommes

Cette base contient les fiches de plus de 1,3 millions de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention « Mort pour la France ». Chaque fiche contient les informations suivantes : nom, prénoms, lieux et dates de naissance et décès, grade, corps, recrutement, matricules au corps et au recrutement, lieu et date de transcription de l’acte de décès, circonstances du décès.

Ce site n’est d’aucune utilité pour les soldats qui ne sont pas morts au cours du conflit. Il en va de même pour les fusillés (sauf en cas de réhabilitation).

Il est possible de faire des recherches dans la base de données des sépultures de guerre, intégrée au site « Mémoire des hommes ». Dans cette base, seuls sont pris en compte les soldats enterrés dans des nécropoles nationales ou dans les carrés militaires communaux.

Le site « Mémoire des hommes » comprend également une base de données sur l’ensemble des aviateurs de la période 1914-1918, qu’ils aient été tués ou non pendant le conflit. On peut aussi trouver sur ce site les journaux de marches et d'opérations (JMO) de toutes les unités engagées au cours de la Première Guerre Mondiale (Pour plus de détail sur les JMO, voir ci-dessous).

Connaître les lieux de combats des soldats

L’historique régimentaire

Pour obtenir plus d’informations sur les combats auxquels un soldat a participé, il est possible de consulter l’historique régimentaire de l’unité dans laquelle il a servi. Les Archives départementales de Seine-et-Marne possèdent uniquement ceux des régiments suivants :

  • 35e régiment d’infanterie territoriale (AZ1114) ;
  • 32ème régiment d’artillerie de campagne (AZ8476) ;
  • 7ème régiment des dragons, quartier Boufflers à Fontainebleau entre 1913 et 1914 (MDZ806) ;
  • 31ème régiment d’infanterie territoriale (MDZ1300).

Ils sont également tous consultables au Service historique de l’armée de terre à Vincennes (SHAT) ou à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC).

Les journaux de marches et d’opérations (JMO)

Pour connaître de manière encore plus précise les lieux où un soldat a combattu, il faut consulter le journal de marches et d’opérations de son unité. C’est un journal tenu au jour le jour par un officier et qui relate les différents évènements qui se sont produits dans l’unité tout au long de la guerre. Attention : il ne sera jamais fait mention de votre ancêtre dans le JMO de son unité sauf car particulier : s’il est officier, s’il s’est illustré de manière atypique ou s’il a été tué ou blessé.

Les JMO de toutes les unités engagées au cours de la Première Guerre mondiale sont disponibles sur le site Mémoire des hommes :

Connaître l'histoire des soldats ayant survécu au conflit

Pensions, secours et récompenses

La série R, consacrée aux Affaires militaires et organismes en temps de guerre, contient des documents pour la période 1800-1940 et couvre donc plusieurs conflits.

Plus précisément, on trouve dans la sous-série 3R des documents relatifs aux multiples organismes créés à la fin de la Première Guerre mondiale. Ces organismes visent à faciliter la réintégration des anciens combattants et des blessés dans la société civile mais également à organiser le versement de pensions d’invalidité ou de soins médicaux gratuits aux victimes de la Grande guerre.

Il est possible de trouver des informations sur un soldat de la Première Guerre mondiale dans :

  • Les fichiers de demandes de la carte du combattant (cotes 3961W1 à 3961W36)
  • Le fichier alphabétique départemental des pupilles de la Nation (cote 3962W1 à 3962W15)

Par ailleurs, les soldats peuvent faire l’objet de poursuites et d’incarcérations. En effet, les registres concernant des militaires, appelés « registres des passagers militaires » , se trouvant dans les fonds des prisons, peuvent être exploités (série et sous-séries Y/YP). Il peut s’agir de soldats déserteurs mais beaucoup plus souvent de délinquants (par exemple pour raison de vol d’uniforme ou d’usurpation de grade).

Pour aller plus loin

Sur ce site Inventaires en ligne

  • Inventaire des Affaires militaires (1798-1995) Il réunit trois fonds (pour la période révolutionnaire, voir la série L) : les services de la préfecture relatifs aux affaires militaires / les services de l'armée pour le recrutement / le fonds des organismes temporaires en temps de guerre
  • Inventaires en ligne des archives communales Pour les affaires militaires, voir la série EE dans ces inventaires

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Action pédagogique

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