Archives

Une longue tradition d’archivistes

Depuis 1796, les Archives ont connu une longue lignée d'archivistes. Ceux-ci ont permis de mieux faire connaître les documents : ils se sont dévoués à cette tâche, parfois ingrate, qui consiste à classer dans l’ombre et la rigueur pour que les chercheurs bénéficient de ce travail méticuleux. Quelques-uns méritent d’être cités puisque sans eux l’accès aux sources serait défaillant.

Les débuts

À commencer par Toussaint-Alexis Corbilly, né à Rebais en 1751 et qui fut le premier archiviste de ce département avant de devenir chef de bureau en 1813. L’histoire ne retiendra pourtant son nom que parce qu’il inaugura la série.

De même, on essaiera d’oublier son successeur, Monsieur Lanson, qui amené aux Archives par le premier Préfet, Monsieur de la Rochefoucault, illustra son court passage en vendant au poids 22 000 kg de papiers portant la date de 1793, estimant qu’à cette époque « on n’avait pu rien faire de bon ».

En fait, l’archivistique commence vraiment avec Côme Lemaire, archiviste de Seine-et-Marne pendant 55 ans de 1836 à 1891. Ancien directeur de topographie chez l’ingénieur en chef du cadastre, c’est à lui qu’on doit le classement et la publication des inventaires des séries anciennes. Ses rapports au préfet sont un modèle de dévouement à tel point, d’ailleurs, que celui-ci lui refusa ses droits à la retraite à l’âge de … 79 ans tout de même ! en lui disant qu’« on ne voulait pas se séparer de lui et que personne ne l’obligeait à travailler autant qu’il le faisait ».

Des conservateurs formés à l'École des chartes

Ce modèle d’abnégation ouvrait la voie à partir de 1891 aux archivistes-paléographes formés à l’École nationale des chartes (créée en 1821). Plusieurs d’entre eux doivent être signalés, le premier Adolphe Hugues de 1891 à 1919, mais surtout Jean Hubert, membre de l’Institut, qui, à son tour fit preuve d’une magnifique longévité professionnelle de 1926 à 1956. Spécialiste d’archéologie médiévale et d’histoire de l’art, cet historien passionné accumula les articles et les publications et acquit une réputation internationale. Son travail à la tête des Archives de Seine-et-Marne lui permit de publier de nombreux inventaires (clergé séculier et régulier) et les catalogues de manuscrits. Par ailleurs sa pratique des commissions parisiennes, son souci de la protection et de la mise en valeur du patrimoine en firent un ardent défenseur de l’aménagement du territoire et, avant l’heure, celui de la décentralisation (discours à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1966).

Depuis ces quarante dernières années, de fortes personnalités se sont succédé, précédant puis accompagnant précisément cette décentralisation qui, à partir de 1986, a mis les Archives départementales à la disposition des Conseils généraux : Jean Quéquiner 1956-1973, Charles-Henri Lerch 1973-1980, puis, Gérard Ermisse qui, de 1980 à 1986, mit en œuvre une pratique patrimoniale forte associant archives, monuments historiques, archéologie, conservation des antiquités et objets d’art puis musées départementaux, et en initiant le projet du nouveau bâtiment.

Martine Cornède, première femme archiviste de ce département, a poursuivi l’œuvre de ses prédécesseurs de 1986 à 1995. De 1996 à 2018, Isabelle Rambaud, conservatrice générale du patrimoine, a assuré la direction des Archives départementales, longtemps indissociables du patrimoine et des musées départementaux (1996-2014). Depuis 2018, c'est Joseph Schmauch, conservateur en chef du patrimoine, qui dirige les Archives départementales. À ses côtés, des équipes dynamiques et compétentes constituent le moteur vivant et sensible de cette « machine à traiter les archives » au service du public, quelle que soit son origine.

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