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Le désespoir amoureux d’un gentilhomme briard

Extrait du poème
© Archives départementales de Seine-et-Marne
Les Archives départementales ont acquis en février 2021 le terrier de la seigneurie de La Barre daté de 1609.

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Images d'archives

Agrandir l’image Couverture du terrier de la Seigneurie de la Barre (AD77, J1360) - Archives départementales de Seine-et-Marne Agrandir l’image Extrait des pages énumérant les censitaires occupant les terres de la seigneurie (AD77, J1360) - Archives départementales de Seine-et-Marne Agrandir l’image Le poème écrit à la fin du terrier (AD77, J1360)
On peut remarquer la différence de graphie entre ces pages et celles concernant le détail des cens. - Archives départementales de Seine-et-Marne Agrandir l’image Un extrait du poème (AD77, J1360) - Archives départementales de Seine-et-Marne

Les Archives départementales ont acquis en février 2021 le terrier de la seigneurie de La Barre daté de 1609. Cette petite seigneurie, située entre Saints et Mauperthuis, a laissé peu de traces dans nos archives. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que nous avons parcouru ce registre terrier de 442 feuillets qui contient le dénombrement et la description des terres qui relèvent du seigneur.

Après l’énumération classique des censitaires de la seigneurie, un élément inhabituel pour un terrier a été rédigé en fin de volume : Il s’agit d’un poème manuscrit exprimant avec force le ressentiment amoureux d’un gentilhomme pour sa « belle Caterine ». Le poème de 36 vers est écrit dans la langue du XVIIe siècle, avec une orthographe approximative voire phonétique. Si Georges Menessier est indiqué comme commis à la rédaction du terrier, on ignore le nom de l’amoureux, mais son chagrin et sa grande déception demeureront pour toujours à travers ces quelques vers.

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Un extrait et la transcription du début du poème

Je suis bien afligé et je l’ose dire

De n’estre pas aimé de ma belle Caterine.

Ell’e a trop de rigeur et trop de cruauté

de banir son ament et luy donner congé.

Eung ament qui tousjours luy a esté fidelle

Et maintenant et luy est sy rebelle.

Helas mon dieux qui scavez mon martire

Haidez moi quar je ne peult plus vivre. […]

 

Quar je ne peult qu’à vous faire ma plaite

Qui commander aux dames, au rois, au prinse,

A molire se cœur tant rigoureux,

Et que je sois bien tos victorieux

De sete belle qui a ravy mon cœur

Car je seray tousjours son serviteur […].

Référence

  • Registre terrier de la seigneurie de La Barre (paroisse de Saints), 1609-1623, 442 feuillets comprenant notamment 2 tables alphabétiques au nom des censitaires, manuscrit sur parchemin
    Cote : J1360