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Le donjon de Moret

Moret-sur-Loing est une ville médiévale du Sud de la Seine-et-Marne abritant plusieurs édifices remarquables, dont un donjon de style roman. Il est construit sur les hauteurs de la ville entre 1128 et 1154 ; à la même période que la Tour Ganne de Grez-sur-Loing.

Ce donjon, exclusivement appelé « grosse tour » au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, est d’abord un édifice royal. Il symbolise le pouvoir du souverain et n’est pas défensif. Sous Philippe le Bel, il cesse d’être une habitation et se transforme pour un temps en prison pour hôtes d’exception.

Au XVIe siècle, le donjon de Moret-sur-Loing redevient un lieu de résidence. Maximilien de Béthune-Sully, ministre d’Henri IV, joue alors un rôle considérable en effectuant d’importants travaux de remise en état. Il fait du donjon un bâtiment plus agréable à vivre : en aménageant par exemple des jardins en terrasse.

Le donjon passe ensuite entre de nombreuses mains. Il est même un moment la prison de Nicolas Fouquet, avant d’être victime d’un incendie dévastateur en 1803. Il faut attendre 1879 pour qu’il connaisse un véritable renouveau : Joanne Thirion, fils d’un riche industriel, décide de l’acheter. Ce collectionneur d’objets d’art fait appel à l’architecte Pierre-Félix Julien (1840-1914) ainsi qu’à plusieurs artistes et décorateurs. Il métamorphose l’édifice en ruines en une belle et confortable demeure. Des éléments d’architecture anciens sont récupérés à cette fin, notamment une imposante rose d’église originaire de l’église paroissiale Notre-Dame de Meulan (Yvelines).

Restaurée en 2006 par l’architecte du patrimoine Louis Prieur, le donjon est toujours une habitation familiale. Cet édifice mêle l’architecture du XIIe siècle à celle néogothique de Pierre-Félix Julien tout en s’intégrant parfaitement dans la ville.