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La Seine-et-Marne et ses cours d'eau

L’eau dans l’histoire de la Seine-et-Marne est une richesse naturelle ambivalente. Retour sur le lien entre la Seine-et-Marne et l'eau.

L'eau, un élément fondateur pour la Seine-et-Marne

Au cours de l’histoire de la Seine-et-Marne, l’eau s’est montrée une richesse naturelle ambivalente. Depuis le Moyen Âge, elle fournit des moyens de subsistance (pêche, moulins, cultures), elle est un moteur pour l’activité économique départementale, notamment pour le transport de marchandises (technique du flottage, bateaux « marnois »). Elle est aussi un moyen de transport populaire (les coches d’eau).

La canalisation des rivières dans la seconde moitié du XIXe siècle change la vie fluviale de Seine-et-Marne. L’eau reste un moyen de transport, pour les péniches à remorqueurs, et devient dans le même temps un lieu de loisirs, accueillant guinguettes et balades en canot.

L’eau peut également provoquer des catastrophes. À la fin du mois de janvier 1910, la Seine-et-Marne est menacée d’inondations par des pluies abondantes. Les cours d'eau du département, la Seine, la Marne, l’Yonne, le Loing et le Fusain provoquent une crue historique, occasionnant des dommages matériels et de nombreuses victimes.

Aujourd’hui, l’eau est toujours un moteur pour l’économie du département, mais elle est surtout devenue pour les Seine-et-marnais un patrimoine naturel précieux, dont la faune et la flore doivent être préservées.

Développement urbain et industriel au fil de l'eau

La Seine-et-Marne est liée, par sa géographie et son histoire, à ses fleuves et à ses rivières. Son nom vient ainsi des deux principaux cours d’eau qui la traversent : le fleuve, la Seine, et la rivière, la Marne. Il faut citer aussi l’Yonne, le Loing, le Canal de l’Ourcq… L’eau a déterminé le paysage urbanistique du département ainsi que son activité de loisirs et industrielle. Les villes seine-et-marnaises se sont construites autour des rivières et des fleuves. En voici trois exemples marquants :

  • Melun
    Les premières traces de la ville de Melun datent de 52 avant Jésus-Christ. Son nom moderne, issu du latin Metlosedum, date quant à lui du VIe siècle. Elle occupe un site privilégié où la Seine peut être facilement franchie grâce à l’île, qui a facilité l’occupation ininterrompue du site depuis l’époque celte. Au Moyen Âge, la rive nord se développe d’avantage. Délaissée par les rois au XVIe siècle au profit de Fontainebleau, Melun connaît à nouveau aux XIXe et XXe siècles un développement significatif, avec cependant une industrialisation faible.
  • Meaux
    Meaux est traversée par la Marne. Elle doit son nom moderne au peuple gaulois des Meldes (Meldii). La ville a été pendant longtemps la possession du comte de Champagne et revient à la couronne sous Louis X (1314-1316). Ancienne capitale de la Brie, elle est installée dans une cuvette creusée dans le plateau de la Brie par la Marne. La Marne est traversée par le canal de Chalifert et le canal de l'Ourcq, qui suit en partie l’ancien méandre de la Marne, imprime également son tracé sur la ville depuis le XIXe siècle.
  • Noisiel
    Noisiel vient du latin Nucetum, qui désigne un lieu planté de noyers. La première mention qui en est faite date de 841, sous le nom de Nucedo. Elle deviendra Nusiellum au XIIe siècle puis Noisiellum au XVe siècle. La ville se développe particulièrement au Moyen Âge, s’organisant le long de la Marne. Contrairement à ce qui se passe à Melun, de nombreuses industries s’y développent, les rivières fournissant notamment l’énergie à de multiples moulins. Un tournant est pris lorsqu’en 1825, Jean-Antoine-Brutus Menier décide d’y installer sa fabrique de poudres pharmaceutiques.

Artisanat et transports au fil de l'eau

Depuis le Moyen Âge, les cours d'eau seine-et-marnais sont également utilisées pour le transport des marchandises vers Paris, notamment grâce aux bateaux « marnois » (bateau de charge traditionnel du bassin de la haute Seine) ou, pour le bois, grâce à la technique du flottage, consistant à conduire de grands ensembles de bois flottants en suivant le courant. L’artisanat et les industries sont très présents dans tout le département grâce aux nombreux cours d’eau, que se soit la pêche, les moulins à grains ou les cultures, y compris celle de la vigne.

Un port est construit sur les rives de la Seine à Melun dans la dernière moitié du XVIIIe siècle pour faciliter la navigation et l’accostage des coches d’eau, transports collectifs très populaires jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les rivières vont petit à petit s’aménager avec des barrages afin de canaliser les rivières (technique du barrage mobile éclusé) et les péniches à remorqueurs remplacer les bateaux « marnois » et le flottage.

L'eau : un lieu de rencontres et de loisirs

La rivière et ses loisirs

La rivière devient dans le même temps un lieu de loisirs, accueillant des guinguettes le long des rives et des balades en canot qui permettent aux habitants de se détendre. Plus récemment, de nombreuses bases de loisirs ont vu le jour (Torcy, Bois-le-Roi, Souppes-sur-Loing, La Varennes-sur-Seine…).

Sur les bords de l'eau à Melun et à Meaux

Les bords de Seine à Melun sont aménagés et préservés. C’est entre les deux guerres que commence la réflexion sur l’aménagement de terrains non constructibles. Des zones de baignade et d’activités nautiques sont mises en place à partir de 1930 Quai Joffre. En 1942, une plage artificielle vient compléter l’ensemble. À partir des années 1950, la pollution augmentant, les plages sont remplacées par deux piscines.

Meaux a aussi sa plage sur les bords de Marne. Très prisée par les habitants depuis sa création dans les années 1950, elle est fermée en 1970 pour cause de pollution aggravée. En 2007, après plus de 30 ans de fermeture, la ville retrouve sa plage.

1910 : la crue en Seine-et-Marne

Les rivières en crue : un objet d'inquiétude

À la fin du mois de janvier 1910, la Seine-et-Marne est de nouveau menacée d’inondations par des pluies abondantes. Les rivières du département, la Seine, la Marne, l’Yonne, le Loing et le Fusain débordent de leurs lits et provoquent une crue historique, occasionnant des dommages matériels énormes et de nombreuses victimes. Cette crue a marqué les esprits par ses conséquences désastreuses et surtout par son caractère subit et inattendu.

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L'eau aujourd'hui : un patrimoine naturel précieux

Un patrimoine naturel à préserver

Aujourd’hui, l’eau est toujours un moteur pour l’économie du département, mais elle est surtout devenue pour les Seine-et-Marnais un patrimoine naturel précieux dont la faune et la flore doivent être préservées.

La ville de Meaux a cherché à réhabiliter l'écosystème de la Marne en créant la zone humide du Pâtis. Dans un premier temps, le but est d’améliorer la situation écologique de la Marne pour pouvoir par la suite se réapproprier la rivière pour les loisirs et notamment la baignade.

Les zones humides sont des milieux naturels d’une grande richesse biologique. Elles jouent un rôle essentiel pour la préservation de notre environnement et remplissent de nombreuses fonctions hydrologiques, biologiques, économiques, paysagères, sociales et culturelles. Mais l’Homme par son intervention a tendance à les fragiliser. On assèche les zones humides pour gagner des terres agricoles, on les transforme en décharges sauvages ou officielles, les rivières sont régularisées…

Afin de préserver les zones sensibles, de nombreuses associations agissent sur le territoire seine-et-marnais pour assurer la protection de l’environnement et notamment la préservation de l'eau et des zones humides. Seine-et-Marne Environnement et son centre de ressources basée à Moret-sur-Loing organise des séminaires, des sensibilisations au milieu naturel, des conseils sur l’eau et son utilisation…

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