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Collégiale Saint-Martin de Champeaux

Collégiale Saint-Martin de Champeaux

Cette collégiale compte parmi les plus grandes églises gothiques des XIIe et XIIIe siècles d’Île-de-France : la prospérité des chanoines a permis la construction d'une église aux qualités architecturales remarquables. Ses stalles Renaissance et ses remarquables vitraux figurent parmi les réalisations artistiques notables des XVe et XVIe siècles.

Champeaux est aux XIe et XIIe siècles un centre de théologie réputé et le siège d'une école de chantres dans la mouvance de celle de Notre-Dame. Guillaume de Champeaux, philosophe et théologien, maître d'Abélard, y voit le jour vers 1070. Ce rayonnement culturel du à la présence des principaux théologiens du Moyen-âge s’affaiblit au cours des siècles. Les derniers chanoines quittent définitivement les lieux en 1793.

La survie du bâtiment, est assurée par la destruction en 1792 de l'église voisine, Notre-Dame, et le transfert consécutif du culte paroissial dans la collégiale.

Après la Révolution, la collégiale est en très mauvais état. Son classement au titre des monuments historiques, par liste, en 1840, permet d'engager les premiers travaux de 1844 à 1849. La première véritable campagne de restauration du bâtiment s'échelonne de 1891 à 1905.

La collégiale présente une riche décoration intérieure : des chapiteaux ornés de feuillages et de volutes, de crochets, qui s'apparentent à ceux du chœur de Notre-Dame de Paris ; des vitraux dont une petite vingtaine présentent des fragments de vitraux originaux des XVe et XVIe siècles. Ils participent malgré l’état lacunaire, des chefs-d’œuvre du gothique flamboyant finissant ou de la Renaissance. Deux maîtres verriers de Melun ayant œuvré à Champeaux sont mentionnés dans le chartrier de la collégiale : Nicolas Maçon et Allain Guijon. Enfin un ensemble exceptionnel de 54 stalles, sculptées dans le chêne par le menuisier parisien Richard Falaise, dont 26 stalles basses et 28 stalles hautes. Exécutées en 1522, elles font l'objet d'une mesure de classement en 1902. Les miséricordes présentent un cycle intéressant, tiré de l'Ancien Testament, qui narre l'histoire de Job. La figuration de proverbes et de jeux de mots, de scènes de la vie quotidienne, témoignent de la hardiesse de l'artiste qui frise parfois la trivialité. La collégiale recèle de nombreuses autres œuvres remarquables dont de nombreuses dalles funéraires des XIII° et XIV° siècles (classées en mars 1955) dont plusieurs ont été relevées et mises le long des murs.

Bibliographie

  • Anne Vauthrin, Les plates-tombes de la collégiale de Champeaux (XIIIe-XIVe siècles), mémoire de Maîtrise de l’art, sous la direction de F. Joubert, université de Paris IV, 2005.
  • Jean Dufour, Le chartrier de la collégiale de Saint-Martin de Champeaux, École pratique des Hautes études - Ve section - Sciences historiques et philologiques (directeur de publication), 2009. Cote : 8[7162
  • "Martinet ou registre des Antiquités de l'église collégiale Saint-Martin de Champeaux en Brye", diocèse de Paris, 1653. (Registre in-8°, 316 p. + 4 p. tête-bêche). Cote : J169/1 G.
  • Leroy, Les Vitraux de la collégiale Saint-Martin à Champeaux-en-Brie restitués d'après d'anciens documents, et note sur l'église de Villiers-en-Bierre (sic) - Paris : Imprimerie nationale, 1897. - 17 p. Cote AZ 4643