Histoire

1910 : la crue en Seine-et-Marne

La date

A la fin du mois de janvier 1910, la Seine-et-Marne est de nouveau menacée d’inondations par des pluies abondantes. Les rivières du département, la Seine, la Marne, l’Yonne, le Loing et le Fusain débordent de leurs lits et provoquent une crue historique, occasionnant des dommages matériels énormes et de nombreuses victimes.

Les rivières en crue : un objet d'inquiétude

Suite à la crue importante de 1876 en Seine-et-Marne, de nombreux spécialistes tirent alors la sonnette d’alarme devant l’imprudence des entrepreneurs qui ont construit des bâtiments, des tunnels dans des zones à risque. Selon les journaux de 1910, il faut remonter à 1770 pour trouver un événement ayant entraîné des dégâts comparables. Cette crue a marqué les esprits par ses conséquences désastreuses et surtout par son caractère subit et inattendu. La Marne par exemple, qui était alors un objet de curiosité de la part des passants, est devenue en quelques heures un objet d’inquiétude.

Les conséquences sur l'industrie

De nombreuses usines situées au bord des rivières et des fleuves sont fortement endommagées. Les machines ont été noyées sous l’eau et sont inutilisables. Les entreprises doivent suspendre leur activité le temps de la décrue. Le journal L’Indépendant est sinistré, les presses sont endommagées. Il est obligé d’arrêter sa parution durant plusieurs jours. Des péniches sont emportées avec le courant, brisant des ponts, emportant les fils télégraphiques… Les marchands de bois voient leur marchandise partir à la dérive dans la Seine ou dans l’Yonne. Noisiel connaît aussi des inondations importantes, cependant loin des 8,62 mètres atteints à Paris. L’île Menier et le barrage sont submergés et le réseau de galeries souterraines de l’usine est inondé. La cité ouvrière, grâce à son réseau d’égouts, est cependant épargnée. L’usine réouvre ses portes en février. Les rives étant peu construites à Noisiel, les dégâts sont très limités.

Des évacuations et des sauvetages de fortune sont organisés par les secours ou par des habitants à l’aide de voitures et de canots.

La fin du désastre

Le 30 janvier, la crue est considérée comme terminée. Tous les cours d’eau ne sont cependant pas encore rentrés dans leur lit. L’eau laisse la place à de la vase. D’importantes mesures d’hygiène et de désinfection sont mises en œuvre. De nombreuses personnes viennent au secours des sinistrés en faisant des dons, ou en offrant leur aide.

Les crues sont rares en Seine-et-Marne, mais la multiplication des constructions, les déboisements laissent présager une aggravation des risques d’inondations. Les experts ont observé que ces fortes crues se produisent environ tous les cent ans, d’où le terme de crue centennale. Depuis, c'est en 2016 que la Seine-et-Marne est de nouveau touchée par une crue historique.

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