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Maxime Hermant

Présentation

Maxime Hermant

Maxime Hermant fait partie depuis 2011 de l’école doctorale « Milieux, Cultures et Sociétés du Passé et du Présent » à l’université Paris Ouest-Nanterre et travaille sous la direction de Monique Cottret, présidente du Centre d’histoire sociale et culturelle de l’Occident (XIIe-XVIIIe siècle). Auparavant, de 2009 à 2011, il a réalisé au sein de cette université un Master II, portant sur la société populaire de Provins entre 1791 et 1795.

Entretien

Sur quel sujet porte votre thèse ?

J’étudie la période révolutionnaire à l’échelon local à partir de l’exemple de Provins. Je cherche d’abord à savoir qui détient le pouvoir à Provins pendant la Révolution parmi les différents corps et autorités locales (municipalité, comité de surveillance, agent national, société politique, société populaire) et s’il existe une concurrence ou une collaboration entre les différentes autorités.

Je m’interroge aussi sur la réception de la Révolution à Provins : comment les Provinois ont-ils perçu les évènements parisiens et les changements qui se sont opérés ? Les ont-ils acceptés facilement ? L’application des principes révolutionnaires et notamment la proclamation de la République ont-elles rencontré des oppositions ? Pour trouver des réponses, j’établirai un portrait prosopographique des acteurs révolutionnaires et contre-révolutionnaires provinois.

En quoi consiste un portrait prosopographique ?

Il s’agit de l’étude d’un groupe, du portrait d’un ensemble de personnes. Plutôt que de faire une succession de portraits individuels, cette méthode fournit une idée générale de la dynamique des groupes et détermine les tendances politiques et sociales de ces groupes. Pour établir ce portrait, je vais recouper des informations issues des différentes sources à propos des différents acteurs provinois de la Révolution.

Pourquoi avez-vous choisi d’étudier Provins ?

Justement pour la richesse des sources existantes. Ma directrice de recherche vit à Provins et m’a informé de l’existence dans les archives communales d’un fonds d’archives révolutionnaires considérable, dont l’intégralité n’a pas encore été inventoriée. De plus, de nombreux cartons d’archives non classés demeurent encore à la bibliothèque municipale. Je pourrai également obtenir beaucoup d’informations aux Archives départementales et nationales.

Outre la question des sources, étudier Provins à la Révolution, c’est aussi étudier la Révolution « vécue » par les habitants d’une ville moyenne, sujet peu exploré jusqu’à aujourd’hui par la communauté scientifique. Les historiens de la Révolution ont longtemps privilégié Paris et les grandes villes telles que Marseille et Lyon. La Révolution n’a pas été partout perçue de la même façon. Des disparités existent entre les régions et à l’intérieur même des départements, des districts et des cantons. Par exemple, une ville de 5 000 habitants comme Provins ne réagit pas de la même manière aux bouleversements révolutionnaires qu’un village de quelques centaines d’habitants.

Quelles particularités de Provins durant la Révolution avez-vous déjà déterminées ?

Par sa situation dans la région agricole de la Brie, Provins joue le rôle de grenier pour le ravitaillement de la capitale et de ses habitants tout au long de la période moderne, y compris pendant la Révolution. Provins subit comme d’autres villes beaucoup de bouleversements, mais sans grandes violences. Il y a des révolutionnaires actifs, mais qui défendent les intérêts de la ville autant que les intérêts de la Révolution.

Parmi les acteurs de la Révolution, nombreux sont les membres du clergé. Cet aspect m’offre la possibilité de déterminer la place du religieux dans la Révolution, rôle jusqu’à présent sous-estimé dans l’histoire de cette période. Grâce aux inventaires de biens du clergé, je pourrai dresser un tableau de l’assise sociale du clergé à la fin de l’Ancien Régime. Par ailleurs, je sais que des clercs sont à la fois à la tête de la contre révolution et parmi les militants révolutionnaires les plus radicaux.