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La famille Petit

Robert Petit est un cordonnier établi à Dammarie-lès-Lys depuis 1922. En 1940, sa famille compte 8 enfants de 3 à 15 ans. À l’arrivée des Allemands, la famille part en exode, mais parvient à rouvrir la cordonnerie en septembre. Le magasin devient alors un point de rencontre pour ceux qui refusent la collaboration et la défaite. Ces personnes forment un groupe de l’Organisation Spéciale (OS), groupe armé du Parti communiste français.

L’un des fils de Robert Petit, Marcel est alors en apprentissage dans l’atelier familial. Le contact avec Zgoda Ladislas, l’un des ouvriers de la cordonnerie, ancien des Brigades Internationales et instructeur du groupe de l’OS de Seine-et-Marne, renforce ses convictions. Marcel Petit écoute, observe et accepte ses premières missions pour la Résistance. Il s’agit de récupérer, de nuit, des tracts en gare de Melun. Ces tracts dénoncent la politique du gouvernement de Vichy et appellent les Français à la Résistance. La sœur aînée de Marcel, Muguette, est, elle aussi, dans la Résistance. Elle récupère des cartes d’alimentation pour les résistants qui vivent dans la clandestinité.

Malgré la fusillade à « La Glandée » à Chailly-en-Bière, la cordonnerie Petit est toujours un lieu de rendez-vous pour les résistants et sert de cache pour le matériel. Sous les piles de chaussures et dans les placards, sont camouflés une ronéo, une machine à tirer les tracts, et parfois même des armes. Le 22 avril 1942, la police arrête Marcel Petit avec René Péron et Raymond Pélouas à Dammarie-lès-Lys. Ils sont incarcérés à la maison d’arrêt de Melun avec Lucien Gantier et Roger Beuve, deux résistants de Vaux-le-Pénil et Georges Rousset, de Champagne-sur-Seine. Robert Petit quitte alors Dammarie-lès-Lys pour rejoindre le maquis de Buzançais dans l’Indre où il participe à la Libération.

Le 27 juin 1942, Marcel Petit et les autres résistants sont déportés NN (Nacht und Nebel) pour être jugés à Breslau en Silésie. Deux d’entre eux, Beuve et Gantier, sont condamnés à mort et décapités en juin 1944. Georges Rousset et René Péron meurent en camp de concentration. Enfin, Raymond Pelouas et Marcel Petit reviennent en mai et juin 1945. Ils auront passé près de deux ans en camp de concentration.

Marcel Petit est décédé en 2010. En 2012, la municipalité de Dammarie-lès-Lys a attribué le nom de « Marcel Petit » à la rue de la Déportation.

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