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Emile-Antoine Bourdelle (1861-1929)

Le personnage

Émile-Antoine Bourdelle est aujourd'hui considéré comme l'un des plus importants sculpteurs français. D'abord apprenti chez son père, menuisier-ébéniste, il découvre le modelage à l'école de dessin de Montauban. Il obtient une bourse pour l’École des beaux-arts de Toulouse en 1876. En 1884, il est admis à l'Ecole des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Falguière (1831-1900). L'année suivante, son plâtre La Première victoire d'Hannibal est couronné au Salon des artistes français.

De 1893 à 1908, il travaille dans l'atelier d'Auguste Rodin (1840-1917). Il remporte en 1895 le concours pour le Monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne de 1870-1871, inauguré à Montauban en 1902. En 1909, il commence à enseigner au sein de l'Académie de la Grande Chaumière. Il compte parmi ses élèves Aristide Maillol, Alberto Giacometti, Henri Matisse, etc.

En 1910, Héraclès archer est salué par le public et la critique au Salon de la société nationale des beaux-arts. Sa renommée grandit et devient internationale : il participe à l'exposition internationale d'art moderne de New-York (1913), la République argentine lui commande le Monument au général Alvéar (1913-1326) et il est célébré à la Biennale de Venise (1914). Il réalise des commandes officielles monumentales : le Monument à Adam Mickiewicz (1909) pour le comité franco-polonais, La Vierge à l'offrande (1919-1923) pour la commune de Niederbruck (Alsace), La France (1923-1925) pour l’État français. Il est chevalier (1909), officier (1919), puis commandeur (1924) de la Légion d'honneur.

Il décède le 1er octobre 1929. Vingt ans plus tard, en 1949, son atelier de la rue du Maine à Paris devient le musée Antoine Bourdelle.

Son histoire avec la Seine-et-Marne

Entre 1966 et 1969, Rhodia Dufet-Bourdelle (1911-2002), fille d’Émile-Antoine Bourdelle et son époux, Michel Dufet (1888-1985), cherchent à créer un jardin pour installer un ensemble significatif de sculptures d’Émile-Antoine Bourdelle, un pendant en plein air du musée Bourdelle à Paris.

Ils acquièrent alors un ensemble de 7000 m² de terres agricoles et de bâtiments ruraux à Egreville, au sud de la Seine-et-Marne. Ils y aménagent le jardin en fonction des sculptures conservées. Le domaine d'Egreville constitue leur résidence secondaire jusqu'en 2002, année de décès de Rhodia Dufet-Bourdelle. Cette dernière lègue, par testament rédigé en 1993, la propriété au Département de Seine-et-Marne "avec tout le mobilier qui s'y trouve, objets d'art et sculptures de mon père". Après la restauration du jardin, dans le respect scrupuleux de sa réalisation originelle, le Musée-jardin Bourdelle ouvre au public en juin 2005.